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Jouer sur Blisstown

BlissTown, mutation carcérale bâtarde de Las Vegas, microcosme en plein coeur du Désert du Nevada. Construite à l’image des ambitions des plus grands entrepreneurs du monde, la ville et ses alentours sont le résultat de tout l’isolement que l’argent peut acheter. Ici, même le climat est maîtrisé par un miracle surnaturel appelé Bliss dont seule Ceres semble percevoir les contours. Être un BlissTownie, c’est un statut unique au monde. Un art de vivre pour certains, une malédiction pour beaucoup. Une culture de l’éphémère, un attachement toxique à une ville qui étouffe ses enfants tout en les propulsant dans un univers où tout va trop vite. Au milieu de cet environnement en mutation permanente offrant à ses enfants des capacités qu’ils n’ont jamais demandées s’affrontent les ambitions, les recherches de liberté et les soifs de vengeance. A chaque nouvel événement étrange et parfois désastreux, les questions pleuvent. Pourquoi tout le monde reste dans cette ville-expérience où l’influence des gangs s’étend un peu plus chaque jour ? Quelle nouvelle bizarrerie réserve-t-elle à ses habitants ? Mais surtout : qu’est-ce que le Bliss, et que faire de ce terrifiant cadeau du destin ?
Chapitre ILe phénomène Eleanor
Actualités HRP
20.04.2023

Un sujet de foire aux questions a été créé pour regrouper les questions du discord.

10.04.2023

Ouverture du forum, allez lire le message d'introduction !

@Blisstown Whispers

Il paraît qu’un sous-sol supplémentaire est apparu sousl’ancien Caesar Palace en l’espace d’une nuit, après le grand“boum” que tout le monde a entendu.

@SinistreDoggo

Je suis passé devant un bâtiment qui n'était pas là hier. Il est immense, noir et semble être en construction depuis des années. Mais personne n'a jamais vu qui travaille dessus.

@AidenMystery

Je suis allé dans un parc qui était fermé pour la rénovation. Pourtant, j'ai entendu des rires et des cris d'enfants. En me retournant, j'ai vu des jouets bouger tout seuls.

@SkyeTheExplorer

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Le Staff

Eva Wolffhart

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Zelkov

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Instabilités du Bliss

On constate des disparitions, et beaucoup d'admissions à la clinique ...

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A la recherche de la Fée Dragée

Dariel Vaughan
Townie
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A la recherche de la Fée Dragée M7z2
Messages :
41
Âge :
33 ans
Origine :
Blisstown
Métier :
Agent immobilier
Surnom :
Dany
Citation :
Je vous fait visiter ?
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
L'humain est le fils du milieu, il possède une grande soeur et une petite soeur mais jusqu'ici je n'ai rencontré que lui en tant que représentant mâle de sa famille.
Une sombre histoire de prénom est au coeur des affaires familiales. Je ne comprends pas pourquoi. Dariel c'est joli pour un humain.

Je le tolère dans ma superbe demeure avec vue. C'est un bon colocataire, gentil et généreux. Il ne tolère aucune visite, aussi mon auguste personne n'est-elle jamais dérangée.

- pensées de Charlotte

L'humain part souvent pour son travail. Il vend des arbres à chat et des caisses à d'autres humains je crois. Avec bac à litière inclus !
- pensées de Charlotte

Notre vie est très tranquille. Il ne se passe jamais rien et ça me plaît ! Mais parfois, quand l'humain rentre, il ne se sent pas bien. Il est tout paniqué ou triste. Alors je le rassure par quelques ronrons. Et il m'aime encore plus.
- pensées de Charlotte



Dariel Vaughan
https://blisstown.forumactif.com/t157-les-visites-programmees-de-dariel
https://blisstown.forumactif.com
- "T’es sûr de ton info ?"
-“Oui."
- “Vraiment sûr ?"
- “Mais puisque je te le dis !”

Charlotte couchée sur ses genoux ronronnait fort. Elle enfonçait ses petites griffes à travers le jean de son propriétaire, indifférente à une quelconque douleur qu’elle pouvait provoquer. C’était un privilège de chat après tout. Et puis son humain devait apprécier, il lui gratouillait le sommet de la tête ! Pile entre les deux oreilles comme elle aimait.

- “Dariel ? Oh Dariel tu réponds !”
- “Pardon. Je réfléchis.”
- “Y’a pas à réfléchir ! Fonce !”
- “Les locaux commerciaux c’est pas mon truc.”
- “Mais l’appartement ! Et puis c’est pas n’importe quel local. Sûr qu’il doit valoir cher.”


Peut-être. Mais les locaux commerciaux ça n’était définitivement pas son truc. Dariel s’enfonça un peu plus contre le coussin de sa banquette. Cette nouvelle venait bouleverser tous ses plans pour la journée. Il avait prévu de retoucher les photos pour la mise en vente d’un superbe appartement. L’idée d’aller crapahuter dans une ancienne boutique ne l’enchantait pas plus que ça. Franchement, entre de vieilles étagères poussiéreuses, et un bassin intérieur avec cascade et poissons paresseux, le choix était fait : les poissons, sans hésitation. Dariel fit la moue, pas convaincu, et ça s’entendait à l’intonation de sa voix.

- “Je sais pas … J’ai d’autres impératifs pour la journée. Et puis les Jonhson doivent me contacter aujourd’hui pour la mise en vente de leur villa. C’est le dernier jour et ..”

- “Oh c’est bon tu reste toujours scotché à ton portable ! Tu peux bien bouger tes fesses et aller jeter un oeil non ? Ca te coûte quoi ?”


Le déplacement pardi ! Mais ceci dit, avec un local commercial, Dariel avait peu de risque d’être confronté à une manifestation bizarre dont il avait l’habitude. Sauf si l’endroit avait été squatté. Il finit par soupirer, plus encore en entendant son interlocuteur exprimer sa joie d’un “yes” très impoli.

- “Ok Oliver je marche. Dis m’en plus.”
- “T’as entendu parler de Frederick Byracka ?”


Et là, Dariel se redressa si brusquement qu’il fit tomber Charlotte sur le sol. La chatte miaula, outrée, avant de s’éloigner la queue haute. Elle irait faire ses griffes quelque part pour se venger.

- “Le pâtissier ? Évidemment ! J’ai jamais pu goûter ses … Attends. Le local, c’est le sien ?”
- “Ouaip.”


Alors là ça changeait tout. Entre ses fans et la localisation du bien, ça pouvait effectivement valoir un beau chèque.

- “Et il le vend ? T’es sûr de toi ?”
- “C’est la rumeur qui circule en ce moment dans le milieu. Et il paraît que Tu-Sais-Qui a des vues sur le bien en question.”


Tu-Sais-Qui, non justement il ne savait pas. Son rival, l’inconnu, l’homme mystère (ou la femme). L’ignoble individu qui s’évertuait à entacher sa réputation. Ni lui, ni Oliver, n’avaient découvert l’identité de ce sournois personnage. Mais si le margoulin chassait sur ses terres, Dariel se devait de réagir !

- “Hors de question que ce fils de chacal l’obtienne ! Tu t’occupe de la rencontre avec monsieur Byr …”
- “Ouais, alors, en fait …,”
ça ne laissait jamais rien présager de bon quand Oliver commençait une phrase comme ça. “La rumeur veut qu’il vive pas vraiment en ville. On dit qu’il s’est exilé et qu’il vivrait dans la Stone Belt.”

Non. Non !

- “Tu te fous de ma …”

***

C’est l’histoire d’un agent immobilier parti chercher un ex pâtissier dans le désert. Vraiment, ça ressemblait au début d’une très, très, TRÈS, mauvaise blague. Beauf et raciste en plus.

Il aurait dû se douter de l’embrouille. Déjà, cette vente soudaine et inattendue le jour où les Jonhson devaient l’appeler. Ensuite, Tu-Sais-Qui ! Et rien que ça c’était le pire. Et puis il fallait aller dans le pire endroit du monde pour trouver quelqu’un qu’il n’avait jamais vu et n’était pas certain de dénicher. En plus le taxi avait refusé de le conduire jusqu’au Village. Il l’avait largué là avec un petit “suivez la route c’est pas loin”. Bin voyons ! Dariel avait marché une heure, sous un soleil harassant, et avec sa pauvre petite bouteille d’eau quasi vide. Au final il avait croisé le chemin d’un gamin à qui il avait lâché cinquante dollars en échange de son vélo, une fortune que le gosse avait accepté sans sourciller. Et pour couronner le tout, plus de réseau sur son portable !

Et le voilà, à pédaler en ce chaud début d’après-midi, en pestant contre Oliver et ses plans pourris. Dire qu’il aurait pu être chez lui, à boire un thé en retouchant des photos. Mais non !

- “Je te déteste Oliver” pestait-il à chaque coup de pédale.

Quand enfin apparurent les premières maisons Dariel se sentit à la fois soulagé et désolé. Clairement ça ne ressemblait pas du tout à ce dont il avait l’habitude. Mais tant pis. Il était venu jusqu’ici, il ne repartirait pas bredouille !  

Il s’arrêta devant la première maison, un petit nuage de poussière dans son sillage, un peu essoufflé aussi. Une vieille femme le dévisagea de haut en bas. Oui, d’accord, s’il avait su il aurait passé une autre tenue. Quelque chose de plus sportif et passe partout, parce que là le combo jean, chemise, sacoche, vélo rouillé détonnait un chouille. Dariel en appela à son sourire le plus courtois. Avec un peu de chance ça suffirait à ce que son interlocutrice ne s’attarde pas trop sur son front en sueur.

- “Excusez-moi madame, je cherche un certain Frederick Byracka. Vous savez où il vit ?”
- “Hum,oh  oui vous pouvez pas le louper. Alors vous continuez tout droit pis vous prenez à gauche et après vous roulez trois maisons et encore à gauche. La maison de Prity hein, pas celle de Suzanne. Après c’est deux cents mètres et à droite, et tout droit. Et vous arrivez au p’tit marché avec le toit vert, bin là vous continuez encore un peu et vous prenez à gauche. A gauche hein ! Pas à droite c’est là où y’a l’autre avec ses chiens. Et puis ce sera sur votre droite.”


Simple, précis, qui ne s’y retrouverait pas ?

- “D’a-d’accord. Merci.”
- “Pas de quoi !”


Bon. Eh bien en route ! De toute façon ça ne pouvait pas être si grand que ça ici, hein ? Il finirait bien par le trouver. Avant la nuit. Pas que l’endroit ne lui inspirait pas confiance, mais Dariel n’avait jamais entendu beaucoup de bien de ces lieux. Qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver de pire que tout ce qu’il cumulait déjà depuis ce matin ?

Un “pshhhhh”. Et un caillou. Et la roue avant se détacha du reste de son vélo de fortune pour aller finir sa course plus loin. Dariel en avait perdu l'équilibre. Allongé là dans la poussière, le visage vers le ciel bleu, c’était peut-être le bon moment pour faire un point sur sa vie.
Frederick Byracka
Exilé(e)
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A la recherche de la Fée Dragée Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Ce qu’il y avait de sympathique quand vous ouvriez boutique dans une communauté de nomades, c’est que tout le monde vaquait à ses occupations plus ou moins légales à son propre rythme. Frederick devait bien être la seule âme dans un rayon de dix kilomètres à ouvrir son échoppe à heures régulières. Même Sandy, qui gérait pourtant le garage local, ouvrait boutique quand sa lui chantait (et vous aviez plutôt intérêt à ne pas la déranger si elle avait décidé de passer une journée de farniente).

On pouvait croire que ça aurait pu être mauvais pour son business, cette absence de routine chez ses compatriotes… Mais en réalité, ça arrangeait pas mal le pâtissier, qui n’avait jamais à subir un quelconque rush dans ses ventes. Il lui suffisait de laisser le volet du présentoir ouvert et de vaquer à d’autres taches en attendant d’accueillir au compte goutte les quelques clients qui se déplaçaient, avant de filer porter les commandes qu’on lui avait passé.

On frappa sur le volet de bois pour attirer son attention, et il leva les yeux de la liste de stock qu’il était en train de recenser, souriant en apercevant une petite tête rousse dépassant à peine de derrière le comptoir. Il se demandait quand il allait apparaitre.

- Vous avez encore des pêches briochées, m’sieur ? s’exclama l’enfant avec toute l’appréhension d’un alcoolique qui craignait qu’il ne restait plus une goutte de piquette en vente, Je les veux toutes !

Frederick se retint de rire. Depuis qu’il avait découvert les petites brioches fourrées à la vanille et saupoudrées de sucre rose, ressemblant vaguement à des pêches à cause de leur teinte jaune et rosée et de leur présentation, l’enfant ne ratait aucune occasion de lui en acheter.

Le pâtissier se dirigea vers le comptoir et leva un sourcil devant le billet que tendait fièrement le petit garçon. Il l’attrapa pour le frotter entre ses doigts, constatant qu’il s’agissait d’un vrai, et pas d’un billet issu d’un jeu de société, comme il avait pu le penser.

- Où est-ce que tu es allé chercher ça, Micah ?, demanda-t-il en fronçant les sourcils, Pas dans le porte-monnaie de ta sœur, j’espère.

La grande sœur de Micah, une adolescente de tout juste seize ans, s’occupait seule de son frère depuis la disparition de leurs parents. Elle était du genre tête brûlée, et bien qu’elle soit un peu dure avec lui parfois (personne ne l’avait préparé à élever un enfant par elle-même avant sa propre majorité), elle se plierait en quatre pour Micah s’il le lui demandait.

- Hey ! Je suis quelqu’un d’honnête, moi !, s’offusqua le petit garçon, ses oreilles rosies par le souvenir de sa tentative ratée de chaparder un billet de cinq à son ainée pour s’acheter des bonbons, Un crétin d’la ville m’a acheté le vélo que j’apportais à la casse pour madame Sandy.

Le visage de Frederick se rembruni à cette annonce. Encore un étranger à leur petite communauté, qui décidait de déranger la paix et l’ordre établi en débarquant de nulle part. Il cligna des yeux en réalisant l’énormité de sa pensée. Quelques mois en arrière il avait, lui aussi, été l’un de ces étrangers. Si ça se trouve, il pestait contre un futur client; un exilé, comme eux tous.

- Alors, alors ? Il vous en reste ?

Micah n’avait visiblement pas le temps pour ses lamentations intérieures. Le garçon sautait sur place, essayant vraisemblablement de voir l’entièreté du comptoir sans y parvenir, et Frederick lui offrit un sourire conspirateur.

- Tu as de la chance, il m’en reste trois ! dit-il en se hâtant de cacher la moitié du stock.

Pour cinquante dollars, Micah aurait pu acheter les six pêches briochées restantes, et probablement les trois-quart de son petit stock journalier… Mais sa grande-sœur l’aurait sans doute incendié pour avoir fait de son petit-frère une pile sur pattes à cause d’une overdose de sucre, et contrairement à ce qu’on pouvait bien penser, Frederick tenait à la vie.

Emballant la commande du jeune garçon, il lui rendit la monnaie sur cinquante et soupira en voyant que son fond de caisse ne tiendrait pas une nouvelle vente. Il était temps de plier boutique et de passer aux livraisons.

- Tiens, et ne mange pas tout en une fois ! indiqua-t-il, le visage sérieux.
- Oui m’sieur ! répondit Micah, une brioche déjà la moitié fourrée dans sa bouche.

Frederick était prêt à parier que le gamin se retrouvera les mains vides avant d’arriver chez lui. Il secoua doucement la tête mais ne pu s’empêcher de sourire. C’était toujours incroyablement flatteur de voir que son travail était apprécié.

Fermant à clé sa roulotte, une glacière souple sous le bras et une paire de lunettes perchées sur le nez, il entreprit son petit tour journalier du village pour livrer celles et ceux qui n’avaient pas envie de lui rendre visite du côté des mobile-homes, où il était implanté. Assurer la livraison ne dérangeait pas vraiment Frederick, qui voyait cela comme un moyen d’exister dans la vie de la communauté.

Les livraisons seraient rapides aujourd’hui. Il avait à peine cinq commandes à livrer, et il approchait déjà la dernière sur la liste. Madame Bailley, un petit brin de femme âgée, lui faisait de grands signes depuis le rocking-chair d’où elle était en train de tricoter un pull… en plein soleil. Frederick avait depuis longtemps arrêté de questionner cette activité plus qu’étrange (d’ailleurs, lorsqu’elle lui avait offert une paire de gants en laine, il les avait joyeusement acceptés).

- Oh, Frederick, le salua-t-elle, Te voilà.
- Bonjour miss Bailley ! Vous allez bien ?, demanda-t-il automatiquement, farfouillant dans sa glacière pour lui donner une petite boite cartonnée, Vos torches aux marrons… Attention, mettez-les au frais cette fois. Ne les oubliez plus à l’extérieur.
- Merci mon grand, sourit-elle doucement avant qu’une petite moue inquiète n’assombrisse son visage, Je vais très bien, mais toi…? Tu as de nouveau des problèmes ?
- Comment ça ?

La vieille dame se hâta de lui expliquer qu’un individu louche était à sa recherche. Un créancier, un comptable, ou peut-être même un tueur à gage vu la valisette qu’il transportait avec lui. Frederick rit nerveusement à l’histoire de la petite commère. A croire qu’il avait le don d’attirer les BlissTownies hors de leur cocon de commodités modernes les uns après les autres sans le moindre effort de sa part. Bon sang, qu’est-ce qu’on lui voulait cette fois ?

- Vous ne lui avez pas dit où j’habite, pas vrai ?

La vieille femme ricana, un aveu en soi. Le son réussissant l’exploit d’être sinistre et chaleureux à la fois. Ça devait être une particularité des gens du coin. Peut-être qu’à force, lui aussi héritera de ce don.

- Non, penses-tu ! rigola la femme, Je l’ai juste envoyé vers le Nord, rendre une visite à Prity… Le soleil s’occupera du reste. Le gaillard tenait à peine sur ses guiboles.

Frederick grimaça intérieurement. Au Nord se situaient les rocheuses, et avec elles, la zone d’occupation des bikers locaux. Le gang veillant sur leur petite localité était dirigé par Prity, et leur terrain de jeu était un endroit où aucun étranger n’était toléré. Frederick lui-même de s’y risquerait pas, et il était là depuis bientôt six mois.

Prenant son air inquiet pour un signe de nervosité le concernant, le petit brin de femme se leva lentement de son assise pour lui tapoter gentiment la joue. Sa main était calleuse, le contact rêche sur sa peau.

- Ne t’en fait pas, dit-elle doucement, Il ne t’embêtera pas.

Remerciant la femme d’une compassion effrayante, il empocha son dû et prit congé, adressant un petit signe de la main à la mamie tricoteuse. Il fit quelques pas en direction de son chez-lui, avant de soupirer lourdement et de bifurquer vers le Nord, à l’opposé de sa petite roulotte. Si on le cherchait, il voulait au moins savoir pourquoi… Et même son pire ennemi ne méritait pas de se retrouver face à Prity et sa bande sans y être savamment préparé.

Sa glacière sur le dos, ses yeux clairs plissés derrière ses lunettes noires, il observait l’horizon en quête du mystérieux inconnu. Rien de louche du côté du marché noir, personne non plus du côté de la fourrière, et aucun échange de cris nerveux. Tout était calme pour l’instant.

Il était tellement focalisé sur l’horizon, qu’il manqua de se prendre les pieds dans un carcasse de vélo, abandonnée au milieu du chemin. Il s’exclama, surpris, et étendit les bras pour ne pas trébucher et regagner son équilibre. Un homme était allongé à quelques pas du vélo, contemplant pensivement le ciel. Il aurait presque l’air paisible, s’il n’avait pas littéralement été étendu au milieu de la route. Une chose était sûre, il n'avait pas la dégaine d'un assassin.

Frederick s’éclaircit la gorge.

- Vous allez bien ?
Dariel Vaughan
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L'humain est le fils du milieu, il possède une grande soeur et une petite soeur mais jusqu'ici je n'ai rencontré que lui en tant que représentant mâle de sa famille.
Une sombre histoire de prénom est au coeur des affaires familiales. Je ne comprends pas pourquoi. Dariel c'est joli pour un humain.

Je le tolère dans ma superbe demeure avec vue. C'est un bon colocataire, gentil et généreux. Il ne tolère aucune visite, aussi mon auguste personne n'est-elle jamais dérangée.

- pensées de Charlotte

L'humain part souvent pour son travail. Il vend des arbres à chat et des caisses à d'autres humains je crois. Avec bac à litière inclus !
- pensées de Charlotte

Notre vie est très tranquille. Il ne se passe jamais rien et ça me plaît ! Mais parfois, quand l'humain rentre, il ne se sent pas bien. Il est tout paniqué ou triste. Alors je le rassure par quelques ronrons. Et il m'aime encore plus.
- pensées de Charlotte



Dariel Vaughan
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Dans l’absolu, oui, il allait bien. Est-ce qu’ils n’allaient pas tous bien en y réfléchissant un peu ? Qu’étaient les problèmes de l’humanité face à l’immensité de l'univers ? Poussière, rien de plus. Dariel tirait de sa contemplation céleste cette perle de sagesse. Bien vite chassée par des considérations plus matérielles. Il se releva et époussetant ses vêtements, foutus pour foutus de toute façon.

- “Ca va oui, merci”, répondit-il en passant la main dans ses cheveux d’où tombait une pluie de sable.

Et puis il releva la tête et posa les yeux sur cette âme charitable pleine de compassion, en apparence. Minute. Dariel dévisagea l’inconnu de haut en bas, et puis un sourire illumina son visage. Cette tête avait fait la une des magazines après tout, difficile de ne pas la reconnaître, même avec des lunettes de soleil.

“C’est vous ! Je vous ai trouvé !”

Techniquement non, c’était l’autre qui l’avait trouvé. Conscient que peut-être il passait pour un illuminé, Dariel reprit un peu de contenance.

“Excusez-moi, vous êtes bien Monsieur Byracka ? Je vous cherchais ! C’est à propos de la vente de votre local.”

Inutile de tourner autour du pot. Dariel n’y allait jamais par quatre chemins lorsqu’il s’agissait de son travail. En plus il attendait un appel important, mieux valait entrer dans le vif du sujet tout de suite. D’ailleurs, il prit son téléphone et pesta en voyant l’écran refuser d’afficher autre chose qu’un message d’erreur. Oui d’accord pas de réseau merci bien !  

“Il se dit que vous cherchez à vendre. J’aimerais en discuter avec vous si vous voulez bien. A moins que, peut-être, vous soyez déjà en contact avec un autre agent immobilier ?”

Un nom inconnu le mettrait peut-être sur la piste de Tu-Sais-Qui. Dariel connaissait presque tout le monde dans le milieu. Comme un flash soudain, Dariel se rappela qu’il ne s’était pas présenté. Il sourit à nouveau, un peu gêné par son empressement impoli.

“Pardon, je me présente,” et par réflexe il tendit une carte de visite. “Dariel Vaughan, je suis agent immobilier.”

C’était, et de loin, la pire présentation qu’il ait jamais faite. A sa décharge Dariel n’avait jamais quitté la ville et cet endroit le rendait un peu trop nerveux.
Frederick Byracka
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Chef pâtissier
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Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
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C’était une bonne chose qu’il ne se soit jamais mis en tête de disparaitre complètement de la circulation, où il aurait pu être vexé. Les gens le retrouvaient beaucoup trop facilement ces temps-ci. Lorsqu’il s’agissait d’une médium guidée par l’une de ses clientes fantomatiques, ça passait encore… Mais là, on parlait d’un agent immobilier.

Il n’avait plus qu’à flécher le chemin depuis les abords de BlissTown jusqu’à sa roulotte, pour tout l’anonymat dont il jouissait encore dans la Stone Belt. …Mouais. Il allait surtout finir par se faire virer de sa petite communauté, à force d’y attirer chaque citadin qui décidait de faire une petite virée à la lisière du désert. Enfin bon, un agent immobilier, c’était toujours mieux qu’une agent des forces spéciales de Jupiter… Quoique les forces armées de BlissTown ne menaçaient pas l’intégrité de sa précieuse boutique, elles.

L’homme s’exprimait avec animation, un mélange de nervosité et de passion que Frederick ne releva pas, trop occupé à tiquer sur ce que l’homme lui disait. La vente de son local. Son local ? Sa boutique était bien plus qu’un simple local; c’était la prunelle de ses yeux, l’endroit de tout les possibles et l’investissement le plus important qu’il lui avait été donné de faire ces dix dernières années. Et il devrait vouloir la vendre ? Frederick serra les lèvres, clairement vexé par la simple idée de mettre en vente les Délices du Bliss.

Bien sûr, il avait déjà reçu des mails de la part de potentiels acheteurs ou des agences les représentant. Un établissement qui fermait brusquement ses portes sans explication, faisait forcément parler de lui, et les opportunistes ne manquaient pas parmi les habitants de la mégapole. Frederick avait ignoré chacun des messages qu’il avait reçu, sauf un. L’un des agents avait été particulièrement insistant, et le pâtissier s’était fait un plaisir de l’envoyer balader au bout de la dixième relance de sa part.

Il n’aurait pas dû, car l’homme s’était empressé d’engager la conversation avec plus de véhémence à présent qu’il savait que le propriétaire lisait bien ses messages. Depuis, Frederick l’ignorait bien sagement (ce qui ne l’empêchait pas de retenter sa chance régulièrement).

Mais tout de même. De là à le traquer jusqu’à son village reclus dans la Stone Belt… Il plissa les yeux en observant l’agent immobilier qui finissait sa présentation. C’était une autre forme d’entêtement, et Frederick ne savait pas encore s’il forçait son admiration ou non.

Le pâtissier attrapa la carte qu’on lui tendait, plus par réflexe que par envie. Il y jeta un vague coup d’œil avant de la glisser dans la poche de son pantalon. Il secoua la tête, apportant sa réponse à l’agent immobilier avant même d’ouvrir la bouche.

- Eh bien, Dariel, j’ai bien peur que vous ayez fait tout ce chemin pour rien.

Il jeta un coup d’oeil au cadavre de vélo qui trainait à leurs pieds, et fut pris de l’envie soudaine de s’excuser. L’homme avait clairement l’air hors de son élément au milieu des terres arides de la Ceinture de Pierres, et même s’il vendrait son âme avant de vendre sa boutique, il se sentait un peu mal à l’aise d’avoir contribué sans le vouloir à cette virée catastrophique loin des commodités de BlissTown.

- Je n’ai jamais dit que je mettais en vente les Délices du Bliss. dit-il avec un air de finalité, D’ailleurs, si vous pouviez passer le mots à vos collègues… Je ne sais pas qui a lancé cette idée, mais c’est totalement faux.

S’il devait offrir une supposition, et une seule, il accuserait le gérant de l’Ether Spirituel, la pâtisserie concurrente située non loin des Délices du Bliss. Le pâtissier à sa tête, qui se disait visionnaire mais que Frederick prenait plutôt pour un illuminé de la pire espèce, se faisait un plaisir de copier ses desserts signature sans le moindre scrupule. S’il y avait bien une personne en ce bas monde que l’exilé détestait, c’était cet homme.

Il cligna des yeux, revenant au moment présent et à Dariel, qui se trouvait toujours devant lui. Serait-il du même acabit que l’agent immobilier qui le relançait tout le temps en ligne, ou accepterait-il la finalité de sa décision ?

Son regard se porta rapidement sur les hauteurs des rocheuses qui les surplombaient. Une silhouette solitaire se tenait au-dessus d’eux, les observant en silence. Sans doute un des membres de la bande de Prity, contemplant sa décision d’appeler ou non la meute. Frederick préférait ne pas lui laisser le temps d’arriver à une décision par lui-même.

- Venez, je vous raccompagne, commença-t-il avant de gesticuler vaguement en direction du tas de ferraille, Vous… euh, vous voulez l’emporter ?
Dariel Vaughan
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L'humain est le fils du milieu, il possède une grande soeur et une petite soeur mais jusqu'ici je n'ai rencontré que lui en tant que représentant mâle de sa famille.
Une sombre histoire de prénom est au coeur des affaires familiales. Je ne comprends pas pourquoi. Dariel c'est joli pour un humain.

Je le tolère dans ma superbe demeure avec vue. C'est un bon colocataire, gentil et généreux. Il ne tolère aucune visite, aussi mon auguste personne n'est-elle jamais dérangée.

- pensées de Charlotte

L'humain part souvent pour son travail. Il vend des arbres à chat et des caisses à d'autres humains je crois. Avec bac à litière inclus !
- pensées de Charlotte

Notre vie est très tranquille. Il ne se passe jamais rien et ça me plaît ! Mais parfois, quand l'humain rentre, il ne se sent pas bien. Il est tout paniqué ou triste. Alors je le rassure par quelques ronrons. Et il m'aime encore plus.
- pensées de Charlotte



Dariel Vaughan
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Cette tête, cette expression, Dariel les connaissaient. C’était celle des clients mécontents. Ou des non clients en l'occurrence. Car chaque mot lui faisait l’impression d’une pierre de plus en plus lourde qui lui tombait dessus jusqu’à lui laisser la sensation d’étouffer. Pas par ce refus, non. Dariel avait l’habitude des déconvenues et autres déceptions, ça faisait partie des risques du métier et il savait les gérer. Non là c’était autre chose. Quelque chose de plus insidieux. La sensation désagréable qu’on venait de se jouer de lui.

- “Vous êtes sûr ?”


Il posait la question plus pour la forme que par réel intérêt, plus pour occuper sa langue plutôt que de rester silencieux. En vérité son esprit carburait au point de menacer de faire poindre une migraine. Qu’est-ce qui se passait ? Oliver lui avait menti ? Non ce n’était pas son genre. Ils travaillaient ensemble depuis des années, Dariel lui faisait confiance et inversement. Plus que des collègues ils étaient presque des amis. Dariel avait même été invité à son mariage. Il lui servait d’alibi lorsqu’il trompait sa femme. Si ça ce n’était pas une preuve d’amitié … On ne mettait pas n’importe qui dans une telle confidence. Et surtout on ne trahissait pas celui qui avait littéralement le pouvoir de détruire votre mariage par vengeance. Non impossible que ce soit Oliver. S’il lui avait donné cette information c’est qu’il la pensait réellement certaine. Donc il s’agissait d’une fausse rumeur. Mais pourquoi ? Dans quel but ? Quel intérêt ? La sensation désagréable le devint plus encore, se mua en un pressentiment. Un horrible pressentiment.

- “Excusez-moi je dois appeler quelqu’un.”


Il avait détaché chaque mot avec beaucoup de calme contrairement à la tempête qui l’agitait à l’intérieur. Dariel voyait se dessiner au loin les contours d’une réponse à cette supercherie et elle ne lui plaisait absolument pas. Il jeta un coup d’oeil au vélo, puis à son interlocuteur, et de nouveau au vélo et fit un léger “non” de la tête.

Il fallait être sûr et certain. Par acquis de conscience Dariel essaya encore une fois d’utiliser son portable, en vain. Et puis il remarqua alors un téléphone public, heureusement pas une cabine. Parfait, il n’aurait pas à entrer dans un lieu clos. Ses pieds traînaient presque, comme pris dans du béton. Plus personne n’utilisait ces objets désuets, alors il espérait que celui-ci serait encore en état de marche. Il décrocha, et miracle ! L’engin fonctionnait toujours. Dariel chercha quelques pièces de monnaie et les inséra d’une main un peu tremblante. Il composa le numéro d’Oliver. Les touches, lourdes elles aussi, s’enfonçaient difficilement. Tout lui semblait lent.  Au bout de quelques secondes la voix de son collègue retentit à l’autre bout du fil.

- “Oui ?”
- “Oliver, c’est …”
- “Bordel Dariel ! Ca fait une plombe que j‘essaie de te joindre !”
Et il avait le culot de l’engueuler en plus ! Qui l’avait envoyé dans le désert au juste ?
- “Ca va crie pas ! Mon portable ne capte pas ici ! J’ai retrouvé monsieur Byracka. Et tes infos sont fausses, il ne vend pas.”

Silence. Un trop long silence loin de ressembler à Oliver. Puis il l’entendit souffler et jurer.

- “Et merde. On s’est fait doubler.”
- “Quoi ? Comment ça doubler ?”
- “Dariel, les Jonhson m’ont appelé. Ils ont délégué la vente à quelqu’un d’autre.”
- “QUOI ?!”
Oui il avait hurlé, oui c’était impoli, mais là il s’en foutait.
- “Ils arrivaient pas à te joindre. Et ils ont dit qu’un autre agent était là, dispo immédiatement et leur a fait une meilleure proposition que toi. Alors ils se sont laissés séduire.”

Mais qui ? Qui … Et soudain, la révélation.

- “Tu-Sais-Qui …”
- “Oui. Je pense que c’est lui qui a lancé la rumeur sur la boutique pour t’éloigner et te voler la vente Jonhson.”
- “Ah le fils de chacal !”


Le sort s’acharnait. Dariel allait donner de nouvelles directives à son collègue lorsque la ligne coupa. Plus de monnaie en poche, l’agent immobilier dû se faire une raison. Il reposa le combiné, furieux. Tout ça pour rien ! Et Tu-Sais-Qui lui volait une vente, encore ! Dariel s’assit à terre, de toute façon il n’était plus à ça près. Fatigué, déçu, furieux, tout ça à la fois, il enfouit son visage entre ses mains, souffla un bon coup. La journée était fichue. Il n’avait plus qu’à rentrer, retrouver Charlotte. Dariel se releva, penaud, sans plus aucun enthousiasme. Et il fallait en plus se taper tout le chemin à pied !

- “Veuillez m’excuser du dérangement monsieur Byckara. Je pensais sincèrement que vous vouliez vendre. On ne parlait que de ça en ville.”

Il jeta un coup d’oeil au vélo, encore une fois. Le tas de ferraille avait rendu l’âme de toute façon, sa roue traînait plus loin, dégonflée.

- “J’aimerais juste acheter de quoi boire et ensuite, oui, si ça ne vous dérange pas de me montrer le chemin.”

Il enfonça les mains dans les poches arrière de son jean. Là tout de suite il n’aurait pas dit non à un verre. Ou deux. Quitte à se mettre une méchante murge. En plus il allait prendre un mauvais coup de soleil c’était certain. Vraiment, quelle journée pourrie.
Frederick Byracka
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Starcadia
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Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
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Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
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A la manière d’un présentateur télé qui espérait faire changer d’avis un candidat pour faire grimper la tension sur le plateau -et, avec un peu de chance, l’audience-, Dariel lui demanda s’il était sûr de sa réponse.

- Plutôt sûr, oui. répondit Frederick platement.

Pour la forme, parce qu’il était tout sauf cruel, il offrit un sourire désolé à son interlocuteur qui semblait accuser le coup comme s’il lui avait annoncé qu’il avait noyé son poisson rouge, plutôt que de simplement lui dire qu’il ne comptait pas se séparer de sa précieuse boutique.

Dariel s’excusa alors pour passer un coup de fil et Frederick en profita pour jeter un coup d’œil à la silhouette sur les hauteurs. Il pouvait presque imaginer l’autre plisser les yeux et gesticuler vaguement en direction du tas de ferraille qui trainait au milieu de la route. La bande à Prity n’apprécierait sans doute pas de trouver le vieux débris au milieu du chemin.

Le pâtissier se résigna à attraper le vélo, ou ce qu’il en restait, pour le trainer à l’ombre d’une pierre. Il essaya de le poser en position debout, le guidon protestant jusqu’à ce qu’il s’y prenne à deux mains pour le tourner, et qu’il émette un grincement triste et lugubre à la fois. La sonnette sauta comme un bouton de chemise sous pression, fusant dans les airs pour s’enterrer dans le sable un peu plus loin, et Frederick soupira lourdement en partant à sa recherche, récupérant la roue égarée au passage. C’était presque un miracle que la machine ai supporté le poids de Dariel aussi longtemps.

En parlant de Dariel, ce dernier était actuellement engagé dans une conversation animée avec son interlocuteur, un certain Oliver. Frederick n’essayait pas activement d’écouter ce qui se passait au bout du fil, mais il n’allait pas non plus se boucher les oreilles… Et la voix de Dariel était plutôt portante, dans l’immensité de la Ceinture de Pierres. Qui que soit ce dénommé Oliver, il n’avait pas apporté de bonnes nouvelles à l’agent immobilier, à en juger par les exclamations indignées de ce dernier.

Ajustant les restes du vélo pour lui donner l’air un peu plus présentable, Frederick se résigna à planter la roue fugueuse dans le sable, et il s’éloigna pour admirer son œuvre. Ni vu, ni connu.

De son côté, Dariel raccrocha le combiné, l’air maussade, et se laissa tomber sur le sol pour souffler un bon coup. L’image même de la désolation. Frederick la reconnaissait entre toutes, il avait passé une bonne partie de sa première semaine en exile dans cette même position, à la différence qu’il avait laissé son abattement s’exprimer dans l’intimité de son nouveau chez-lui, et pas au beau milieu du désert, en compagnie d’un parfait inconnu.

Conscient que ce que traversait l’autre homme ne devait pas être facile, il se garda de l’interrompre dans sa contemplation de la vie, et s’occupa de jeter un coup d’œil aux hauteurs pour voir ce qu’on pensait de son rangement improvisé. Il jura que la silhouette lui offrit un pouce en l’air en guise de réponse. Uh.

L’agent immobilier profita de ce moment de répit pour se relever et s’excuser platement, son regard accrochant à la reconstruction artistique du vélo faite par Frederick. Quiconque y toucherait le verrait se désintégrer sous leurs yeux. C’était peut-être une œuvre contemporaine, une dénonciation de la fragilité de la vie humaine.

"Si ça se trouve, pensa Fréderick, il pourrait le présenter au Museum de Starcadia à l’occasion de ses galeries éphémères et tirer un bon prix pour son exposition." Mais l’humeur de l’agent immobilier avait l’air aussi fragile que le vélo qui l’avait transporté jusqu’ici. Il valait peut-être mieux se taire.

L’homme fatigué confia qu’il avait juste envie d’un verre avant de rentrer chez lui, et Frederick se para d’un petit sourire compatissant. Ses excuses semblaient sincères, et quelqu’un de sincère ne méritait pas de finir déshydraté sous un soleil brûlant.

Il considéra la demande de Dariel un instant. Ils étaient loin du centre du village, et donc loin du bar. De plus, vu l’heure, il n’était certainement pas ouvert. Il fronça légèrement les sourcils devant ce nouveau dilemme, avant de faire glisser sa glacière vers l’avant pour en tirer une bouteille d’eau à moitié glacée. Il s’en servait comme pain de glace pour transporter ses pâtisseries en toute sécurité à l’allée, et profitait de leur décongélation progressive pour se désaltérer sur le chemin du retour. Ce n’était peut-être pas un thé glacé bien frais, mais ça faisait parfaitement l’affaire.

- Je crains qu’il n’y ai pas de distributeur automatique dans le coin. dit-il lentement.

Il tendit la bouteille givrée à Dariel, pas entièrement sûr de ce qu’il avançait. Après tout, il y avait bien des bouches d’égouts et des vieux téléphones, alors pourquoi pas des distributeurs ? Une chose d’étrange en plus dans ce désert de pierre.

- Tenez, ça devrait faire l’affaire le temps qu’on retourne au village.

Ils entreprirent de rebrousser chemin, laissant derrière eux le cadavre d’un vélo qui avait eu l’honneur de servir son propriétaire éphémère jusqu’à son dernier souffle. Frederick se garda d’adresser un signe de la main au gardien silencieux de leur échange, toujours perché sur son rocher, et s’éclaircit la gorge.

- Si je peux me permettre… Vous n’avez pas déjà assez de travail à BlissTown, pour que vous soyez obligé de pédaler jusqu’ici pour trouver une clientèle ?

Il savait que la concurrence était rude dans le domaine culinaire, mais il ignorait que ce désir de se hisser en haut de l’échelle touchait également les agents immobiliers.
Dariel Vaughan
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Biographie :
L'humain est le fils du milieu, il possède une grande soeur et une petite soeur mais jusqu'ici je n'ai rencontré que lui en tant que représentant mâle de sa famille.
Une sombre histoire de prénom est au coeur des affaires familiales. Je ne comprends pas pourquoi. Dariel c'est joli pour un humain.

Je le tolère dans ma superbe demeure avec vue. C'est un bon colocataire, gentil et généreux. Il ne tolère aucune visite, aussi mon auguste personne n'est-elle jamais dérangée.

- pensées de Charlotte

L'humain part souvent pour son travail. Il vend des arbres à chat et des caisses à d'autres humains je crois. Avec bac à litière inclus !
- pensées de Charlotte

Notre vie est très tranquille. Il ne se passe jamais rien et ça me plaît ! Mais parfois, quand l'humain rentre, il ne se sent pas bien. Il est tout paniqué ou triste. Alors je le rassure par quelques ronrons. Et il m'aime encore plus.
- pensées de Charlotte



Dariel Vaughan
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Dariel accepta la bouteille d’eau avec un sourire empreint de gratitude. Qu’il était serviable et aimable cet homme, c’était rare de nos jours. Surtout avec toutes les choses qu’on entendait circuler sur les gens venus vivre ici, loin de tout. Quoique, elle était gentille aussi la grand-mère un peu plus tôt. Sa naïveté le perdrait un jour. Dariel, lui, ne comprenait toujours pas pourquoi Tu-Sais-Qui s’acharnait ainsi contre lui. A sa connaissance aucun autre agent immobilier ne subissait les attaques incessantes de ce triste personnage. Alors pourquoi lui ? Est-ce qu’ils se connaissaient ? Est-ce qu’il l’avait blessé et maintenant l’escroc cherchait à se venger ? Jalousie mal placée ? Désir de couler un concurrent pour s'emparer de son territoire de chasse ? Peut-être qu’il ne saurait jamais.

Dariel le remercia du bout des lèvres. Il résista à son envie de coller la bouteille fraîche sur sa nuque, histoire de ne pas paraître encore plus mal élevé qu’il ne le paraissait déjà, et avala à grandes gorgées l’eau glacée. Ca faisait un bien fou ! Il aurait pu finir la bouteille mais s’en empêcha, au moins jusqu’à ce qu’il ait à nouveau une bouteille pleine pour son trajet retour. Dariel était quand même bien content, cette fois, d’avoir quelqu’un pour le guider à travers ce dédale labyrinthique de sable et de maisons biscornues. Il esquissa un sourire devant la sculpture du vélo. En y repensant ça ferait une sacrée histoire à raconter. Il entendait déjà le rire d’Oliver à leur bar fétiche, leur point de chute. Il le voyait déjà se moquer, même si au final cette journée était un véritable fiasco.

Un autre soupir, et cette fois Dariel retrouva un peu de contenance, et son sourire enjoué quoiqu’un peu forcé.

“En vérité j’aurais dû refuser dès le début de me pencher sur cette rumeur,” d’autant plus qu’elle était fausse ! “Je suis spécialisé dans la vente de biens de luxe. En général je ne quitte pas les quartiers chics de BlissTown.”

Parfois, rarement, il s’éloignait de ses terres de prédilections pour chiner un gros coup, vérifier une rumeur et mettre la main sur des choses plus atypiques, mais c’était rare.

“Normalement je ne m’intéresse pas à tout ce qui touche aux locaux commerciaux. Je fais plutôt dans les maisons de luxe, les villas, les appartements. Les boutiques, les entrepôts, les hangars, tout ça ce n’est pas mon truc. Mais là il était question de votre local.”

Une certaine admiration pointait dans sa voix. Il n’avait jamais rencontré Frédéric de sa vie, ni goûté à ses pâtisseries, mais il avait beaucoup entendu parlé de lui. En bien et en mal, évidemment. Mais Dariel n’avait retenu que le bien.

“Au risque de paraître horrible, et j’en suis navré, la vente de votre boutique aurait rapporté une très belle somme. Alors exceptionnellement, parce que vous êtes une célébrité, je suis sorti de ma zone de confort.”

Quelle réussite ! Il lâcha un rire un brin grinçant, ses doigts crispés sur la bouteille humide. Nombre de personnes voyaient les agents immobiliers comme des vautours appâtés par le profit. Depuis le temps Dariel ne se formaliser plus de ce genre d’avis stupide. Des préjugés il y en avait sur tous les métiers.

“Entre les fans et ceux désireux de récupérer votre clientèle, les propositions pour une telle boutique n’auraient pas manqué.”

Des fans certainement étranges, pas du genre qu’on aime avoir. Et comme la boutique était fermée depuis plusieurs mois, la théorie que son propriétaire veuille la vendre était tout à fait plausible.
Dariel essayait de reconnaître les lieux mais rien ne lui parlait. Soit il n’avait rien compris aux explications de la vieille dame, soit elle l’avait perdu volontairement. Il espérait plutôt la première possibilité.

“Mais je me suis fait rouler. Par un concurrent. Avec mon collègue on l’appelle Tu-Sais-Qui, et on ne connaît pas son identité. Personne n’a l’air de le connaître.”

Au début Dariel avait opté pour Voldemort, mais Oliver s’y était opposé. Après ce coup foireux il reverrait peut-être son jugement.

- "Où allons-nous exactement ?"

Il ne reconnaissait vraiment rien. L'espace d'un instant il se demanda si cet homme n'allait pas l'agresser, ou il ne savait quoi encore. Les horribles histoires que sa grand-mère lui avait raconté sur le désert surgissaient en vrac dans son esprit. Dariel secoua vivement la tête pour les chasser. Et puis vinrent s'ajouter les rumeurs sur le pâtissier, et tous les articles à scandale salissant sa réputation qu'il avait survolé sans y prêter attention. Non, ce monsieur était charmant. Pas de quoi avoir peur. Il se le répéta encore une fois. Ca chassait le mauvais sort de répéter les formules magiques.
Frederick Byracka
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La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
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Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
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Un sourire se forma au coin de ses lèvres lorsque Dariel avoua qu’il mettait rarement les pieds à l’extérieur des quartiers chics de la ville. Vu sa dégaine, Frederick aurait pu le deviner par lui-même, mais c’était toujours intéressant d’avoir la confirmation de ses déductions silencieuses.

Et puis, il n’était pas amnésique : difficile d’oublier qu’il avait tiré une tête similaire à son arrivée au village. S’il avait eu une vague idée de ce que ses nouvelles conditions de vie allaient être -rudes ; un écho de son passé-, même son enfance médiocre dans la mégalopole n’avait pas su le préparer au changement drastique de température.

L’agent immobilier lui glissa un compliment, touchant à la corde sensible de Frederick, visiblement sans s’en rendre compte. Le pâtissier avait sué sang et eau pour se faire un nom dans le milieu. Et lorsque, comme lui, on partait avec un jeu perdant… la dernière des choses à faire, c’était de se montrer imbu de sa personne.

Frederick avait énormément joué sur le facteur sympathie, et de ce fait, sur son image de monsieur tout le monde. Les compliments, il avait sagement apprit à les nier en bloc. Mais ici, à presque trois heures de route de BlissTown, et surtout après les derniers évènements qui étaient venu secouer sa routine, il pouvait s’autoriser à ne pas corriger l’autre homme. Il pouvait même s’autoriser à plaisanter, maintenant qu’il était quasiment sûr que la mallette de l’individu contenait de la paperasse plutôt qu’un pistolet et son silencieux.

- Une célébrité ? répéta-t-il, léger, Je peux vous donner un autographe, si vous voulez… Juste pas au pied d’un compromis de vente.

Il ricana à sa tentative de blague et continua à prêter une oreille à Dariel qui lui expliquait, dans les grandes lignes, qu’il s’était fait rouler dans la farine par l’un de ses concurrents. Un mystérieux agent immobilier agissant dans l’ombre dans l’unique but de le nuire, l’avait lancé sur la piste d’une chimère. A croire que les rivalités n’étaient pas seulement l’affaire des pâtissiers, et que les agents immobiliers aussi pouvaient se jouer de sales tours.

Ou du moins, Dariel faisait les frais des coups bas d’un joueur malhonnête. Pour peu, Frederick se sentirait désolé pour lui. Une idée était lentement en train de germer dans la tête de Frederick, mais il se garda de la formuler pour le moment. A la place, il fronça légèrement les sourcils à la question de Dariel. Où allaient-ils, au juste ?

- Chez Sandy. C’est une amie, répondit Frederick, une pointe de question dans la voix -elle commençait à avoir l’habitude de le voir débarquer avec toute sorte de personnes extérieure à la communauté et s’efforçait toujours de lui venir en aide, ça faisait d’elle une amie, pas vrai ?–, Elle tient le garage et pourra sans doute vous aider mieux que moi à retourner à BlissTown. Vous ne comptiez pas rentrer à pieds, rassurez-moi ?

Techniquement Dariel pouvait tenter de retourner chez lui en empruntant l’une de bouches d’égout qui reliait les abords du village au centre-ville, mais après ce qui s’était passé la dernière fois que le pâtissier avait mis les pieds dans les tréfonds de BlissTown… Il préférait se taire.

Il stoppa sa marche à un croisement et plaça sa main en visière. Il se concentra longuement pour se rappeler s’il devait prendre à gauche ou à droite au pied du rocher-qui-ressemble-à-un-nez pour rejoindre l’atelier de Sandy, et bifurqua à gauche après mûre réflexion. Son sens de l’orientation n’était pas le meilleur qui soit, et Frederick s’orientait presque exclusivement avec des repères tangibles -un amas rocheux biscornu, un baraquement abandonné-. La tâche était plus ardue quand vous viviez dans un environnement qui changeait au gré des allées et venues des caravanes qui visitaient le village.

Heureusement pour son compagnon d’infortune, cette fois, ses souvenirs ne lui faisaient pas défaut et il repéra la voie principale avec un soupire de soulagement. Faisant signe à Dariel de lui emboiter le pas et d’éviter de marcher au milieu de la surface plane, réservée aux motards qui filaient à vive allure à travers sable et poussière, ils adoptèrent une marche en lisière de la route. Devant eux, le nombre de maisonnées commençait à se faire plus dense. Le nombre de curieux aussi.

“Tiens, voilà encore l’autre imbécile avec un Townie sur les talons.” semblaient dire une partie des regards. Difficile de dire s’ils étaient exaspérés ou amusés. Sans doute un peu des deux. Frederick se contenta de leur offrir un sourire rassurant au passage.

S’engageant enfin sur ce qui pouvait passer pour la place centrale, il continua vers le garage de Sandy. Il ne se trouvait plus qu’à une dizaine de minutes à pieds, au rythme auquel ils marchaient actuellement. Frederick espérait vraiment que la femme s’y trouve, ou il aurait l’air un peu bête. Ils verraient ça une fois sur place.

En attendant, il décida d’exposer l’idée qui avait commencé à germer dans son esprit aux explications de Dariel. Sans prendre l’affront personnellement, il n’aimait pas particulièrement qu’on se serve de lui pour mettre des bâtons dans les roues d’un autre.

- Si j’ai bien compris, votre mystérieux rival chercher à vous voler votre clientèle… Mais vous ne savez pas de qui il s’agit ?

Il tourna les yeux vers Dariel pour avoir confirmation et sourit en coin.

- Vous savez… Vous pourriez toujours lancer l’info que je suis intéressé par la vente, et que vous êtes sur le coup, offrit-il avec la même malice qu’il réservait habituellement à ses interactions avec les gamins qui cherchaient à chaparder des viennoiseries sous son nez, Si ma boutique est aussi prisée, et que cette personne cherche vraiment à vous nuire, elle devrait me contacter, pas vrai ? Je m’arrangerai pour vous communiquer son nom. Je n’apprécie pas qu’on se serve du mien pour discréditer quelqu’un d’autre.

Son image, il la salissait bien assez tout seul. Il n’avait pas besoin que des mystérieux revendeurs de biens de luxe s’y mettent eux aussi, merci bien.
Dariel Vaughan
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L'humain est le fils du milieu, il possède une grande soeur et une petite soeur mais jusqu'ici je n'ai rencontré que lui en tant que représentant mâle de sa famille.
Une sombre histoire de prénom est au coeur des affaires familiales. Je ne comprends pas pourquoi. Dariel c'est joli pour un humain.

Je le tolère dans ma superbe demeure avec vue. C'est un bon colocataire, gentil et généreux. Il ne tolère aucune visite, aussi mon auguste personne n'est-elle jamais dérangée.

- pensées de Charlotte

L'humain part souvent pour son travail. Il vend des arbres à chat et des caisses à d'autres humains je crois. Avec bac à litière inclus !
- pensées de Charlotte

Notre vie est très tranquille. Il ne se passe jamais rien et ça me plaît ! Mais parfois, quand l'humain rentre, il ne se sent pas bien. Il est tout paniqué ou triste. Alors je le rassure par quelques ronrons. Et il m'aime encore plus.
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Dariel Vaughan
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En toute honnêteté il avait songé à marcher, si. Une longue marche en plein désert avec ses pensées pour seule compagnie. Peut-être qu’une insolation ferait naître un plan pour démasquer Tu-Sais-Qui, ou une quelconque autre révélation. C’était Moïse non qui avait vu brûler un buisson et entendu la voix de Dieu en plein désert ? Eh bien voilà. Certains suivaient les ordres d’un buisson et partaient libérer tout un peuple de l’emprise de pharaon, d’autres faisaient le bilan de leur vie. Dans le second cas c’était bien moins glorieux. Plus contemporain aussi. Autre époque autre problème. Mais une voiture ferait l’affaire. Ou tout autre véhicule à moteur. Ou à simple roue comme le vélo de tout à l’heure.

Dariel suivait son guide sans se plaindre ni de la chaleur, ni de ces yeux curieux ou suspicieux -parfois les deux, suspirieux donc - braqués sur lui. Il n’avait jamais aimé être le centre de l’attention. D’ailleurs il avait refusé ce concept de téléréalité à maintes reprises, malgré l’insistance d’Oliver. “Ca sera bon pour les affaires ! Et tu deviendras célèbre !” La célébrité ? Non merci. Elle vous faisait souvent plus mauvaise presse que l’inverse. Et quand elle vous glorifiait, le moindre faux pas lui suffisait à vous rouler dans la boue. La célébrité était une amante trop imprévisible et dangereuse pour Dariel. Il se mordit la lèvre pour ne pas laisser échapper une remarque en ce sens à son guide. Cet homme-là en avait fait les frais, il devait savoir mieux que personne ce qu’il en coûtait d’être trop connu.

"- Ma foi, va pour un autographe. Un qui se mange. En trompe l’oeil. Ca pourrait être amusant. Vous savez comme ces fausses signatures en pâte d'amande sur les gâteaux. Mais en mieux fait."

Évidemment qu’il savait, il était pâtissier ! Dariel rit de sa propre bêtise. Toujours aussi doué pour les compliments décidément.

Dariel prit sur lui pour maîtriser la pointe d’angoisse qu’il sentait monter. Encore une fois il repensa à sa grand-mère et à ses histoires à dormir debout. “Mais si Dany, les cannibales ça existe. Il y en a plein le désert !” Son esprit s’emballa. Et si ce Frédérick était un pâtissier diabolique ? Un Willy Wonka du crime ? Ah non suffit ! Dariel secoua plus vivement la tête pour chasser ces pensées idiotes. La chaleur lui retournait le cerveau voilà tout. Avec de l’ombre et une boisson fraîche ça irait mieux. Et une douche. Surtout une douche. Et Charlotte. Et son chez lui. Oh bon sang ce que son appartement lui manquait. Et quelle mauviette il faisait ! Il se fustigeait encore lorsque la voix de son guide l’arracha aux bras d’une imagination trop débordante. Piéger Tu-Sais-Qui ? Oh. Oh !

"- Hum … Ca pourrait fonctionner."

C’était même plus qu’une probabilité ! Dariel sourit, enjoué tant par la perspective de piéger ce petit rat des villes que par celle d’enfin le démasquer.

"- Pris à son propre piège. Je me demande juste s’il mordra à l’hameçon. Il devait être certain que je me prendrai un mur, certain de votre réaction. Est-il possible qu’il vous connaisse ? Au moins assez pour anticiper votre réaction. Ou alors c’est un pur coup de chance …"

Un sacré coup de chance. Il était tout de même assez peu probable que Tu-Sais-Qui ait misé toute la réussite de ce plan sur la seule chance. Mais ça valait la peine d’essayer de le piéger. Dariel ne pouvait pas rester ainsi, sans réagir, laisser cet inconnu ruiner sa carrière et mettre en péril sa réputation. Sur le long terme cela deviendrait risqué pour ses finances. Peut-être même plus car l’individu semblait étonnamment renseigné sur les activités de Dariel.

"- Nous pouvons essayer. J’en parlerai à mon associé ce soir."

A mesure qu’ils avançaient et que le village ressemblait de plus en plus à un village, Dariel se détendit. Un peu. De voir des choses familières, des voitures, des maisons, des enfants, un chat prélassé sur une marche d’escalier, l’endroit lui paraissait moins hostile. Pure illusion de l’esprit bien sûr. S’il savait que ce gentil papy pouvait lui refaire le portrait avec la clé à molette qu’il tenait en main, sûrement que Dariel aurait été moins serein. Heureux sont les ignorants.

Ce qui devait être le garage de la fameuse Sandy pointa enfin le bout de son toit en taule. Pas de trace de la patronne, en revanche Dariel reconnut le gamin à qui il avait acheté le vélo un peu plus tôt. Le garçon pâlit un peu, comme s’il avait vu un fantôme, pointa un index impoli sur l’agent immobilier, avant de prendre ses jambes à son cou. Curieux. A moins que ce ne soit la vue du pâtissier qui l’ait effrayé ? Un argument en plus en faveur de la théorie du Willy Wonka du crime. Dariel fronça les sourcils, suspicieux à son tour. Non. Non non. A la place il chercha celle qui pouvait être Sandy parmi les carcasses de véhicules en tous genres, jusqu’à s’arrêter à quelques pas de la porte menant à l’intérieur du garage. Et ses ateliers sans nul doute. Sa bouche s’assécha. Il resta là. A fixer la poignée de la porte.

"- Dites-moi monsieur Byracka, cet endroit est-il très fréquenté ?"

Au fond de lui Dariel connaissait déjà la réponse. Même si on pouvait associer la casse à un lieu public, la ville n’était pas bien grande. La foule ne se bousculait certainement pas ici. Donc s’il entrait, à tous les coups, ça allait encore arriver. Et Dariel n’était pas certain du genre de souvenir qui pouvait imprégner les murs de la boutique. Encore moins certain d'en vouloir un aperçu.
Frederick Byracka
Exilé(e)
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A la recherche de la Fée Dragée Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Sa proposition de rendre la monnaie de sa pièce à l’illustre agent des forces de l’ombre sembla faire mouche, et Dariel acquiesça brièvement. Il indiqua devoir en discuter avec son associé, mais vu le vague air enjoué qui chassait enfin la défaite de son visage, Frederick était pratiquement sûr qu’il allait pouvoir mettre son petit plan à exécution. Après tout, si ça lui permettait de donner un coup de mains aux projets de l’agent immobilier bafoué, pourquoi pas.

Le pâtissier était du genre à prêter volontiers main forte lorsqu’on le prenait par les sentiments, mais avec les membres de sa petite communauté, c’était rarement : “Piégeons un agent immobilier véreux !” mais plutôt “Renversons Jupiter et mettons fin à la dictature de Ceres en planifiant la destruction de ces instances machiavéliques !"… Et disons les choses comme elles étaient, entre deux fournées de cookies aux pépites de chocolat blanc et aux noix de pécan, Frederick avait plus la tête à piéger un commercial sans scrupule qu’à finir derrière les barreaux.

- Parfait ! Si vous décidez de lancer la rumeur et que quelqu’un reviens vers moi, je vous contacterai. J’ai déjà votre carte, sourit-il, amusé à l’idée de jouer un mauvais tour à ce fameux Tu-Sais-Qui, Mais commençons d’abord par vous trouver un moyen de rentrer chez vous. Vous verrez, Sandy est une amie. Je suis sûr qu’elle pourra nous aider.

Sandy avait été la première personne à l’accueillir à bras ouverts au village. Elle lui avait trouvé sa petite place parmi les caravanes, et s’était assurée de lui expliquer ce qui était attendu de lui maintenant qu’il rejoignait leur grande famille d’exilés. Frederick la considérait comme une excellente amie et n’hésitait pas à lui prêter main forte quand elle en avait besoin. (Ce qui voulait juste dire qu’il lui tendait l’un ou l’autre outil ou balayait le sol de l’atelier quand elle le lui demandait, et jamais, oh grand jamais, il n’était autorisé à toucher les véhicules qu’on lui confiait.)

Ce que Frederick ne savait pas, c’est qu’il existait une bonne raison pour laquelle Sandy était celle qui se chargeait -plus officieusement qu’officiellement- d’accueillir les nouveaux arrivants du village. Derrière ses airs de petit bout de femme éternellement de bonne humeur qui vous claquait l’épaule avec les mains toujours plus ou moins noircies de cambouis, elle cultivait un impressionnant réseau de contacts à travers toute la Stone Belt. Si vous représentez un danger potentiel pour la survie du village, Sandy trouvera le moyen de l’apprendre avant que vous ne deveniez réellement un souci. Et de s’occuper de vous en fonction.

Sa passion dévorante pour la mécanique en faisait une experte dans son domaine. La dame est une mécanicienne prisée, et aurait même apprit son Art du maitre lui-même : le regretté Peter, fondateur de Peter’s Motors. Certains passionnés de la mécanique viennent de loin pour confier leurs bécanes aux bons soins de Sandy qui accepte volontiers de prêter son expertise en échange de services plutôt que d’argent.

De quels genre de services, me direz-vous ? Eh bien, cela dépend de la tendance du moment. Si le compas moral de Sandy est fermement dirigé vers l’annihilation de Jupiter, ses méthodes d’exécution sont bien diverses. Celle qui revêt le manteau d’une artisane pipelette est du genre à bien garder son jeu, et à toujours dissimuler un ou deux As de secours dans sa manche.

Bien loin de s’imaginer le combat mené par son amie, Frederick toqua à la porte avec un air songeur. Un ange passa sans que personne ne leur réponde, ce qui n’étonna pas franchement Frederick. Vu l’heure, elle était certainement en train de travailler sur l’un des véhicules qui lui avait été confié. La tête dans la mécanique et la concentration focalisée uniquement sur les bruits de l’engin, elle devait avoir occulté tout autre son.

Derrière lui, Dariel s’était éclaircit la gorge avant de lui demander si le garage était un lieu de passage fréquent. Le pâtissier grimaça légèrement à cette question. Il savait bien que le garage de Sandy ne payait pas de mine, mais la mécanicienne était réellement quelqu’un de confiance. Dariel avait sans doute l’habitude de traiter avec des concessions bien plus impressionnantes… et qui avaient moins l’air d’être à trois jours de mettre la clé sous la porte.

- Je sais que ça peut paraitre un peu… abandonné… Mais je vous assure que Sandy fait du très bon travail. Bien sûr, elle ne reçoit pas du monde tous les jours mais… Elle est installée depuis bien longtemps. Tout le monde ici la connait !

Espérant rassurer l’agent immobilier par ces paroles pleines de sincérité, il abattit sa main sur la poignée qui ne montra aucune résistance. Il sourit en réalisant que si la porte était ouverte, Sandy devait définitivement se trouver quelque-part dans son atelier. Il n’aurait qu’à la convaincre de lui prêter l’une de ses précieuses voitures pour qu’il puisse raccompagner le Townie aux abords de la ville, là où il disposerait enfin d’un réseau suffisamment correct pour appeler un taxi pour venir le récupérer (ou aurait tout le loisir de rentrer à pied sans risquer une insolation doublée d’une déshydratation). Frederick serait de retour avant d’avoir le temps de manquer à la mécanicienne. Son plan était parfait.

- Après vous ! déclara-t-il joyeusement en entrouvrant la porte et en faisant signe à Dariel de passer devant.
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