Débuter

Jouer sur Blisstown

BlissTown, mutation carcérale bâtarde de Las Vegas, microcosme en plein coeur du Désert du Nevada. Construite à l’image des ambitions des plus grands entrepreneurs du monde, la ville et ses alentours sont le résultat de tout l’isolement que l’argent peut acheter. Ici, même le climat est maîtrisé par un miracle surnaturel appelé Bliss dont seule Ceres semble percevoir les contours. Être un BlissTownie, c’est un statut unique au monde. Un art de vivre pour certains, une malédiction pour beaucoup. Une culture de l’éphémère, un attachement toxique à une ville qui étouffe ses enfants tout en les propulsant dans un univers où tout va trop vite. Au milieu de cet environnement en mutation permanente offrant à ses enfants des capacités qu’ils n’ont jamais demandées s’affrontent les ambitions, les recherches de liberté et les soifs de vengeance. A chaque nouvel événement étrange et parfois désastreux, les questions pleuvent. Pourquoi tout le monde reste dans cette ville-expérience où l’influence des gangs s’étend un peu plus chaque jour ? Quelle nouvelle bizarrerie réserve-t-elle à ses habitants ? Mais surtout : qu’est-ce que le Bliss, et que faire de ce terrifiant cadeau du destin ?
Chapitre ILe phénomène Eleanor
Actualités HRP
20.04.2023

Un sujet de foire aux questions a été créé pour regrouper les questions du discord.

10.04.2023

Ouverture du forum, allez lire le message d'introduction !

@Blisstown Whispers

Il paraît qu’un sous-sol supplémentaire est apparu sousl’ancien Caesar Palace en l’espace d’une nuit, après le grand“boum” que tout le monde a entendu.

@SinistreDoggo

Je suis passé devant un bâtiment qui n'était pas là hier. Il est immense, noir et semble être en construction depuis des années. Mais personne n'a jamais vu qui travaille dessus.

@AidenMystery

Je suis allé dans un parc qui était fermé pour la rénovation. Pourtant, j'ai entendu des rires et des cris d'enfants. En me retournant, j'ai vu des jouets bouger tout seuls.

@SkyeTheExplorer

Rejoindre le discord de BLISSTOWN
Le Staff

Eva Wolffhart

Fondatrice • MP

Zelkov

Trublion favori • MP

Instabilités du Bliss

On constate des disparitions, et beaucoup d'admissions à la clinique ...

Le Deal du moment :
LEGODAYS : 20% sur une sélection de LEGO avec ...
Voir le deal

But in the night we fear ourselves

Frederick Byracka
Exilé(e)
Icon :
But in the night we fear ourselves - Page 2 Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Le petit rire de l’agent à sa question, l’humanisa à ses yeux. Il s’était attendu à ce qu’elle lui somme d’arrêter de parler pour ne rien dire, voire qu’elle lui dise, doucement mais fermement, de cesser de chercher à la déconcentrer de sa tâche. Aussi, sa réaction beaucoup moins gardé, presque joueuse, le fit sourire en retour.

Sous ses protections solaire, elle avait les yeux marrons et un air amusé. Son sérieux restait une évidence, mais elle semblait avoir décidé de lever le pied, même si c’était juste pour lui donner l’illusion que tout allait bien se passer.

Elle s’appelait Delta. Pour une agent aux ordres de l’entité qu’on surnommait l’Alpha et l’Oméga de BlissTown, Frederick supposait que c’était très à propos. Il se demanda brièvement si elle comptait d’autres lettres de l’alphabet grec parmi ses collègues, mais fut vite distrait par sa réponse. Elle s’appelait Delta, et elle affectionnait les daifuku à la fraise.

Sans vouloir faire de lui un cliché vivant, le pâtissier était intimement convaincu qu’on pouvait apprendre beaucoup sur les autres en s’intéressant leurs plats préférés. Dis-moi ce que tu manges, et je te dirais qui tu es, ou quelque-chose de similaire.

Elle lui demanda s’il connaissait la spécialité, et il secoua la tête. Il s’était assez vite spécialisé dans une offre d’influence européenne, mais était toujours curieux de découvrir ce qui pouvait se faire aux quatre coins du globe.

- J’ai bien peur que non. Je devine que c’est une pâtisserie à base de fraise…?

Il avait reconnu le terme ichigo pour avoir déjà cherché à savoir s’il était possible d’importer à BlissTown des fraises de la variété Amaou, qu’il avait découvert au détour d’une vidéo sur le tourisme culinaire.

- Et appelez-moi Frederick, si vous voulez bien. Ajouta-t-il, Monsieur Byracka, c’est trop… J’ai l’impression que je vais avoir des problèmes.

Il considéra un moment la question de la jeune femme. Il avait une réponse toute faite pour elle ; celle qu’il servait comme un vieux plat réchauffé à chaque fois qu’on lui demandait ce qui avait motivé le pâtissier à se lancer dans cette branche. Le dessert préféré de monsieur Byracka, patron des Délices du Bliss, c’était bien sûr les cookies de feu sa maman adorée. Cookies qu’il n’avait jamais réussi à reproduire à l’identique, et pour lesquels il s’était lancé dans ce domaine… Cookies dont il n’avait jamais vu la couleur, non plus. Pas plus qu’il n’avait eu de figure maternelle aimante dans sa vie.

Son amour pour les cookies inexistants de sa mère imaginaire, c’était une histoire qui attirait l’attention et qui faisait vendre, rien de plus. Mais ici, au beau milieu de Stone Belt, il était juste Frederick.

- Le Mendiant. Répondit-il sincèrement.

Il sourit, la langue déliée par un sujet de conversation qui l’intéressait réellement.

- En gros, c’est un dessert confectionné avec les restes. A l’origine, on se servait de pain rassis comme base de la confection, mais personnellement, j’utilise mes restes de la semaine pour en préparer. Expliqua-t-il, C’est une sorte de pudding très épais, constitué de pâtes diverses, avec des fruits et une pointe d’alcool.

Le principe du Mendiant, c’était de ne rien jeter. Ainsi, chaque confection avait un goût différent, bien distinct, en fonction des préparations de la semaine et de ce que Frederick avait réussi à vendre ou non. On était loin des desserts élaborés, mais ça importait peu au pâtissier.

- C’est très facile à préparer, et ça vous cale l’estomac comme peu de choses ! Et puis, ça permet d’offrir une seconde vie à ce qu’on aurait laissé dépérir.

Il s’enthousiasmait de l’ingéniosité du concept tout seul dans son coin et ne reporta son attention sur la jeune femme qu’après avoir fini, à peu de choses près, de lui réciter la recette du gâteau. A l’horizon, ils pouvaient commencer à distinguer les silhouettes des figuiers de Barbarie se profiler au sommet d’une remontée. Frederick les indiqua à Delta.

- C’est de là que j’ai aperçu votre machine. Elle était à quelques mètres d’une bouche d’égout. Indiqua-t-il en essayant de ne pas tiquer à ses propres mots -décidément, il ne s’y fera jamais, à ces anomalies topographiques-, Vous devriez pouvoir la repérer facilement d’ici.

Il essaya de prendre un air encourageant.

- Si ça se trouve, votre collègue n’est pas loin non plus.
Kazané Mitsugu
Employé de Jupiter
Messages :
35
Âge :
27 ans
Origine :
Japonaise
Métier :
Agent de terrain
Surnom :
Delta
Citation :
Never underestimate the fallibility of the egomaniac.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Kazané Mitsugu à quitté son Japon natale à 15 ans avec sa sœur cadette de deux ans dénommée Yukiko pour rejoindre Blisstown afin de fuir une tragédie familiale. Leurs parents étants des Yakuzas ayant perdu la vie face à un clan rival.

La jeune femme a réalisé pendant quatre année des petits boulots et trempé dans l'illégalité afin d'offrir à Yukiko une éducation décente et lui permettre une vie meilleure dans cette ville américaine. Ce n'était pas du luxe, mais elles étaient heureuses.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors que Kazané avait accompagné Yukiko à un poste de police pour déposer une plainte suite à un vol, une attaque révolutionnaire eu lieu et la cadette de la famille Mitsugu fût tuée durant l'assaut.

Motivée par la haine et la détresse d'avoir perdue sa seule famille, Kazané s'est alors enrôlée dans les forces d'interventions de la société Jupiter afin d'éradiquer les Hellbounds, protéger les citoyens de Blisstown et ramener l'ordre et la sécurité dans cette ville.
Kazané Mitsugu
https://blisstown.forumactif.com
https://blisstown.forumactif.com
Kazané était ravie de voir Frédérick se détendre un peu et de raconter avec passion sa pâtisserie favorite.

La plupart des civils préféraient éviter de discuter avec les personnes comme elle et certains de ses collègues aimaient profiter de la crainte qu'ils aspiraient pour parvenir à leurs objectifs. Mitsugu trouvait non seulement ces méthodes peu productives et poussaient des personnes dans les bras des terroristes mais en plus, cela brisait la confiance des citoyens envers l'institution qui devait les protéger.

La pâtisserie favorite de Frédérick, le "mendiant" fit écho dans les souvenirs de la jeune japonaise. Quand elle travaillait dans des gangs pour assurer un avenir à sa petite sœur, il n'était pas rare qu'elle réalise des plats avec les restes des jours précédents.
L'agent des forces spéciales fût tirée de sa rêverie nostalgique lorsque son compagnon de route lui montra du doigt de lointaines silhouettes des figuiers de Barbarie trônant fièrement au sommet d’une remontée.

-« C’est de là que j’ai aperçu votre machine. Elle était à quelques mètres d’une bouche d’égout.
Vous devriez pouvoir la repérer facilement d’ici. »


Il semblait un peu confus mais il appliquant sur son visage le masque d'un sourire encourageant afin de dissimuler un sentiment d'inconfort peut-être ?
Kazané n'en savait rien, cet homme était une énigme pour elle mais au moins, il était coopératif... Mieux, sympathique.

- « Si ça se trouve, votre collègue n’est pas loin non plus. »

L'ascension vers les figuier fût assez difficile. Le terrain était abrupte et les pierres avaient une fâcheuse tendance à se dérober sous les pieds de Mitsugu. L'exilé semblait mieux s'en sortir qu'elle... D'un côté, il ne portait pas le barda militaire que portait la jeune femme sur le dos.

Le soleil brûlant descendait lentement au-dessus de l'horizon, éclairant un paysage désertique d'une beauté austère. Le vent chaud soufflait, apportant avec lui des vagues de chaleur qui dansaient sur le sable fin et doré. Tout autour, s'étendait le désert du Nevada, sans fin, où la vie se battait pour subsister.

Au milieu de cet univers aride, émergeaient des figuiers de Barbarie, robustes et résilients. Leurs larges et imposantes tiges vertes se dressaient fièrement, contrastant avec l'aridité qui les entourait. Leurs branches étaient hérissées d'épines acérées, une protection contre les éléments hostiles et les prédateurs avides de leurs délicieux fruits (comme Frédérick) .

Pourtant, au-delà de la beauté fragile de ces figuiers de Barbarie, un élément sinistre se dressait. À quelques pas de là, une bouche d'égout, tel un gouffre béant, s'ouvrait dans le sol désertique. Ses contours étaient usés par le temps, donnant l'impression qu'elle avait avalé d'innombrables secrets et histoires, ne laissant derrière elle qu'une sombre aura de mystère.

Des volutes de vapeur s'échappaient de cette bouche, comme si elle exhalait un souffle malsain venu des profondeurs insondables de la terre.
Un écho sinistre résonnait de temps à autre, rappelant le destin funeste de ceux qui osaient s'approcher de cette ouverture vers l'inconnu.
En s'approchant du trou noir métallique, Kazané alluma la lampe torche incrustée dans son fusil et éclaira les ténèbres.

Les barreaux rouillé de l'échelle accroché sur une des parois de la bouche était couvert de sang et des restes de vêtement étaient encore accroché au second barreau.

Les ordres de l'olympe étaient clair, Kazané devait ramener la boîte de Pandore et l'homme qui en avait la responsabilité. Vivant de préférence, mort si il le fallait.
En soupirant, elle se tourna vers Frédérick et planta ses yeux en amandes dans les billes d'or du pâtissier.

-« Je dois retourner à mon véhicule pour m'équiper et je vais descendre la dedans. Libre à vous de me suivre ou non monsieur B... Euh Frédérick. »
Frederick Byracka
Exilé(e)
Icon :
But in the night we fear ourselves - Page 2 Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Aussitôt arrivé au sommet de la dune, que Frederick fut tenté de faire demi-tour. Peu importe qu’il ait perdu l’équivalent d’un litre d’eau en sueur en gravissant la pente, et qu’il commence à apprécier la compagnie qu’on lui avait imposé, il était hors de question qu’il reste planté près de ce tout-à-l’égout diabolique.

Si elle avait simplement été étrange lorsqu'il l'avait aperçu pour la première fois, il y a deux heures, elle l'avait déjà rendu nerveux. Et à ce moment là, l’anomalie architecturale ne fumait pas, et aucun son lugubre ne s'en échappait. Il l’aurait remarqué en ramassant la petite boite qui valait apparemment de l’or. La plaque d'égout était également légèrement entrouverte et, vu qu'elle se trouvait à moitié enfoncée dans le sable, ce simple fait démontrait la force colossale qui avait dû être appliquée pour la bouger.

Frederick déglutit et se pencha par-dessus l'épaule de Delta pour observer avec elle l’ouverture baignée dans l’obscurité malgré le soleil tapant qui se trouvait juste au-dessus d’elle. Du sang colorait les barreaux de l’échelle d’un rouge carmin, encore en parti luisant, et des lambeaux de tissus accompagnaient le tableau macabre. Ok, il aurait peut-être mieux fait de ne pas regarder, après tout.

Delta se retourna vers lui pour lui indiquer qu’elle allait partir en exploration dans ce coupe-gorge évident, mais que cela nécessitait qu’elle s’équipe d’avantage. Pour Frederick qui hésitait encore entre se rassurer comme il pouvait -c’était peut-être juste une autre blague du Bliss, une manière commune de détourner les gens des souterrains, et il avait juste eu de la chance lors de sa précédente exploration- et effectuer un repli stratégique vers les figuiers qui poussaient plus loin; entendre la soldate armée jusqu’aux dents dire qu’il lui fallait plus d’équipement… C’était, pour parler bêtement, pas très rassurant.

Comme il était un minimum poli, il ne répliqua pas : “Mais vous êtes pas bien ?!”, se contentant de secouer la tête avec un sourire forcé si crispé qu’il tenait tout d’une grimace.

- Je vais vous attendre ici.

Il recula de plusieurs pas pour illustrer son propos. Le pâtissier avait beau avoir un sens de l’aventure développé, il avait aussi à cœur de préserver son intégrité physique et morale. Non, vraiment, explorer des tréfonds qui vous accueillaient avec la promesse de rencontres ensanglantées sur fond de plaintes gutturales semblables aux râles de damnés… C’était pas son idée du fun.

La soldate s’éloigna pour récupérer du matériel supplémentaire et Frederick l’observa un moment. Il comprit bien vite pourquoi elle avait prit la peine de le camoufler aux yeux de tous, alors qu’ils se trouvaient au milieu de nulle part : son véhicule était une véritable armurerie, et quiconque d’un peu trop porté sur la gâchette se ferait une joie de se l’accaparer.

Efficace d’organisation, Delta termina rapidement de s’équiper, et Frederick, lui, n’était toujours pas plus avancé sur la marche à suivre. Il ne la connaissait pas vraiment, et elle l’avait embarqué sans se soucier de s’il avait quelque-chose d’autre de prévu cette après-midi, mais quand on passait outre la terreur initiale, elle était plutôt de bonne compagnie. Déjà, elle l’avait écouté déblatérer sur la moitié du chemin à propos des ingrédients composant, à ses yeux, le meilleur Mendiant qui soit. Et ça, c’était bien l’indication qu’elle était, profondément, quelqu’un de bien.

Ça, et le fait qu’elle lui déposa une bouteille d’eau à son retour, lui indiquant qu’elle ne savait pas pour combien de temps elle en aurait, et qu’elle espérait que ça soit suffisant pour lui permettre d’attendre sous le soleil brûlant.

Eh merde. Voilà qu’il avait des remords à la laisser s’engouffrer dans la bouche d’égout toute seule, alors que c’était simplement son travail. Il la remercia maladroitement, et, ne sachant trop faire de ses doigts, lui offrit un misérable salut, un sourire tout ce qu’il y a de plus faux en prime.

- Bon courage. Dit-il avant de grimacer -c’était peut-être un peu trop sinistre, comme message-, Faites attention à vous.

…C’était pas mieux. Il souffla longuement et décida de se taire avant de lui présenter ses sincères condoléances par mégarde.

- Désolé. Attendez, je vais vous donner un coup de main.

Il entreprit d’aider la soldate à repousser la plaque d’égout suffisamment pour qu’elle puisse s’y engouffrer convenablement avec tout son attirail. Il la regarda descendre, ses mains se posant sur les éclaboussures de sang qui étaient impossibles à éviter. Super, encore un souvenir traumatique à ajouter à sa collection grandissante.

Ceci fait, il s’éloigna jusqu’à rejoindre la petite collection de figuiers, et se laissa tomber sur le sol, lourdement. Il regretta son geste lorsqu’il se rappela que le sable avait beau être fuyant sous ses pas, il n’en restait pas moins une masse dure qui s’empressa de lui faire regretter son erreur.

Il se frotta le bas du dos en maugréant, puis entreprit de finir sa bouteille presque vide et de la remplacer dans son sac par celle offerte par Delta. Il tapota doucement sur son bras, un tic nerveux dont il n’avait pas pleinement conscience. En périphérie de sa vision, se trouvait la bouche d’égout dans laquelle avait disparu Delta. Il n’avait aucune envie de la fixer des yeux, et pourtant quelque-chose l’empêchait de la quitter totalement du regard.

Les vestiges d’un combat ensanglanté étaient suffisants pour que son imagination se charge de créer des scénarios morbides dans lesquels Delta finirait dans le même état. Si ça se trouve, la chose qui avait fait ça se tapissait toujours dans les égouts… Mais peut-être qu’elle se baladait librement en surface à présent. La plaque avait été légèrement repoussée, après tout.

La pensée le fit grogner. Il avait été obligé de songer à ça maintenant, alors qu’il était seul ? Le vent qui s’engouffrait dans ses cheveux semblait d’un coup beaucoup plus sinistre, et il ferma réflexivement son poing. Il était seul, sans réelles défenses, dans un endroit où personne ne l’entendrait crier au meurtre s’il croisait la route de ce vers quoi Delta se dirigeait, armée jusqu’aux dents.

Une bouffée de panique lui souleva la poitrine, et il se leva si vite qu’il fut pris d’un court vertige. Non, non, non. Non-non-non-non-non. Il ne pouvait pas rester ici à attendre tranquillement qu’on vienne le cueillir comme il avait cueilli plus tôt ses délicieuses figues. Il n’était pas en sécurité ici. Il ne le serait pas non plus dans les égouts, mais Delta était correctement armée, elle.

Dévalant la pente avec autant de grâce qu’un faon tout juste né, il se laissa glisser jusqu’à l’ouverture et prit une profonde inspiration avant de poser un pied sur le premier barreau de l’échelle. Du sable avait été entrainé avec lui dans sa course folle, et tombait librement dans l’égout. Il espérait que Delta ne s’en prenne pas sur la tête.

- Delta ? Delta, j'ai changé d'avis ! Attendez-moi !

Pas de réponse. Bon… Foutu pour foutu. Il ferma les yeux et entrepris sa descente : comme cela, il ne verrait pas le rouge colorer ses mains. Et de toute façon, il ferait bientôt trop sombre pour qu’il y voit quoi que ce soit.

Il étendit son pied pour attraper un nouveau barreau, et fut surpris de toucher le sol plus rapidement qu’il ne l’aurait pensé. L’obscurité était reine dans ce nouvel environnement, et la différence de température avec l’extérieur le fit frisonner.

Gardant une main sur l’un des barreaux de l’échelle, il cligna des yeux rapidement pour essayer de s’habituer à l’obscurité environnante. Il ne tarda pas à repérer un faisceau lumineux et s’éclaircit la gorge.

- Delta ? C’est vous ?
Kazané Mitsugu
Employé de Jupiter
Messages :
35
Âge :
27 ans
Origine :
Japonaise
Métier :
Agent de terrain
Surnom :
Delta
Citation :
Never underestimate the fallibility of the egomaniac.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Kazané Mitsugu à quitté son Japon natale à 15 ans avec sa sœur cadette de deux ans dénommée Yukiko pour rejoindre Blisstown afin de fuir une tragédie familiale. Leurs parents étants des Yakuzas ayant perdu la vie face à un clan rival.

La jeune femme a réalisé pendant quatre année des petits boulots et trempé dans l'illégalité afin d'offrir à Yukiko une éducation décente et lui permettre une vie meilleure dans cette ville américaine. Ce n'était pas du luxe, mais elles étaient heureuses.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors que Kazané avait accompagné Yukiko à un poste de police pour déposer une plainte suite à un vol, une attaque révolutionnaire eu lieu et la cadette de la famille Mitsugu fût tuée durant l'assaut.

Motivée par la haine et la détresse d'avoir perdue sa seule famille, Kazané s'est alors enrôlée dans les forces d'interventions de la société Jupiter afin d'éradiquer les Hellbounds, protéger les citoyens de Blisstown et ramener l'ordre et la sécurité dans cette ville.
Kazané Mitsugu
https://blisstown.forumactif.com
https://blisstown.forumactif.com
Une fois arrivée à son véhicule, Kazané souleva l'arrière de la bâche de camouflage et ouvrit le coffre de son 4x4.

Ses yeux parcouraient tout l'équipement qui y était entreposé et elle commença mentalement à faire sa sélection.
Fusil sniper ? Non.
Explosif ? Non plus.
Ah ! Son katana familial ! ... Non, l'espace dans les égouts est trop exiguë pour s'en servir.

Elle enfila un uniforme bleu nuit recouvrant tout son corps et un gilet pare balle noir assorti à des renforcements aux articulations. Elle acheva sa transformation en passant un casque noir assorti d'un masque anti-gaz où la visière de celui-ci masquait les yeux de son porteur derrière un verre sombre.
Elle n'avait plus de visage, elle devenait Delta leader, un soldat des forces spéciales de Jupiter. Un exécuteur.

Delta entra des instructions vocale et un flux de données vint s'afficher devant ses yeux.
Nombre de munitions, viseur intégré, état de santé du soldats, intégrité des protections, vision nocturne intégrée ainsi qu'une indication de température et de toxicité de l'air. Tout ceci classé de manière ergonomique et optimal sur L'ATH du soldat.
Ce casque était un vrai bijou de technologie et coûtait tellement cher à la production que seules les unités de combat d'élites de Jupiter avait accès à ce genre de matériel.
L'agent vissa au bout de son fusil d'assaut un silencieux et harnacha un couteau de combat sur son épaule gauche.

Un pistolet était accroché à sa hanche droite et un sac à dos noir contenant des munitions et des rations pour une semaine état fixé sur son dos.
Delta était prête à partir. Avant de quitter le véhicule, elle emmena une bouteille d'eau et une ration qu'elle donna à Frédérick avant de se diriger vers l'antre obscure.
D'une voix féminine mais modifiée par le casque, la black ops murmura à l'exilé :

-"Je ne sais pas combien de temps je vais patrouiller là dedans. Si vous retournez chez vous je comprendrais monsieur Byrac... Frédérick... Sinon, j'espère que cette ration et cette eau pourra vous être utile."

Il remercia maladroitement Delta avec un sourire masquant l'inconfort épinglé sur ses lèvres. La soldate ne releva pas, c'était déjà une bonne chose qu'un civil vivant en dehors des murs de Blisstown l'aie aidée dans sa mission.

- "Bon courage et Faites attention à vous."

Delta poussait l'imposante plaque métallique mais malgré ses séance de musculation et son physique, elle ne parvenait qu'a faire glisser l'obstacle que de 1mm. Le patissier, embarassé par se spectacle pathétique.

Il entreprit d’aider la soldate à repousser la plaque d’égout suffisamment pour qu’elle puisse s’y engouffrer convenablement avec tout son attirail.
Après un dernier adieu, l'agent de terrain se laissa glisser le long de l'échelle et s'engouffra dans les ténèbres.

La soldate d'élite avançait prudemment dans les profondeurs sombres de l'égout, ses pas résonnant dans le silence oppressant.

L'air était humide et chargé d'une odeur putride, mêlant l'humidité stagnante et les déchets urbains en décomposition qui baignaient dans une eau mouvante suivant l'unique canal de l'endroit. Les murs en béton étaient couverts de moisissures et de graffitis énigmatiques qui semblaient surgir de l'ombre.

La lampe torche fixée au bout du fusil de Delta projetait un faisceau étroit de lumière blanche, créant des ombres qui dansaient sur les parois. Les gouttes d'eau tombaient de temps à autres, éclaboussant le sol crasseux et accentuant le sentiment d'oppression. La jupitérienne distinguait les moindres détails de ce dédale sinistre grâce à la vision verdâtre que lui offrait la vision nocturne de son casque.

Des tuyaux rouillés et des câbles dénudés pendaient du plafond, comme des veines d'une créature mécanique monstrueuse. Des fils électriques crépitaient par moments, illuminant brièvement les environs d'une lueur bleutée avant de replonger dans l'obscurité. Le grondement lointain des machines résonnait faiblement, témoignant de l'activité industrielle incessante qui s'était déroulée au-dessus.

Le sol, jonché de détritus et de débris abandonnés, était parsemé de flaques d'eau noire et stagnante. Les reflets de la lampe torche dans cette eau sale semblaient déformer la réalité, créant une illusion de profondeur. Des rats efflanqués glissaient furtivement le long des murs, échappant à la vigilance de la soldate.

Le silence était oppressant, seulement brisé par les bruits lointains des égouts : le clapotis de l'eau, le grincement des mécanismes rouillés, et parfois, un écho mystérieux semblant provenir des profondeurs insondables. Chaque pas de Delta était empreint de prudence, consciente que chaque recoin pouvait dissimuler un danger.

Alors qu'elle avançait, les pensées tourbillonnaient dans son esprit. Elle se rappelait les histoires de personnes disparues dans ces tunnels souterrains, victimes d'un monde corrompu et décadent. Mais elle ne cédait pas à la peur. Elle était un membre des forces spéciales de Jupiter, une lueur d'espoir dans l'obscurité qui agissait en secret pour le bien de tous.

- "Delta ? C’est vous ?"

La militaire sursauta et pointa son arme vers l'origine de la voix, envoyant son faisceau lumineux en plein dans le visage de Frédérick. En voyant son visage éblouit par la lumière, elle baissa son arme et rebroussa chemin pour aller à la rencontre de l'exilé. Une fois à son niveau, sa voix mécanique résonna dans le tunnel.

-"Frédérick... c'est dangereux pour vous ici... les vôtres ont surement besoin de vous. Ne vous inquiétez pas pour une exécutrice de Jupiter. Votre vie vaut mieux que cela."

But in the night we fear ourselves - Page 2 Gaz10
Frederick Byracka
Exilé(e)
Icon :
But in the night we fear ourselves - Page 2 Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Le faisceau lumineux qui tapa directement dans ses yeux clairs le fit glapir de surprise, et il porta ses mains devant lui pour se protéger de l’assaut de clarté. L’aveuglement fut tel qu’il ne vit pas Delta pointer son arme sur lui, prête à se débarrasser du danger potentiel, avant que cette dernière ne le reconnaisse et s’approche de lui en détournant généreusement le rayon de lumière de son visage.

Il se frotta les yeux, sa vision parsemée de petits points blancs, et focalisa son attention sur les paroles de Delta pour le temps présent. Il la regarderait dans les yeux dans quelques instants, il lui fallait juste un petit moment supplémentaire pour qu’il s’habitue à l’abondance de lumière.

La soldate, sa voix déformée par le masque qu’elle portait, lui rappela les dangers encourus dans cet environnement, et l’invitait à rebrousser chemin et à l’attendre bien sagement à la surface. Ses proches ne lui pardonneraient certainement pas de risquer sa vie bêtement, à se mêler des affaires des forces militaires de BlissTown.

Sauf qu’ils n’avaient plus vraiment de proches sur qui compter, et qu’il n’était pas convaincu que sa vie vaille grand-chose en l’état, surtout comparée à celle d’un soldat d’élite.

- C’est certainement plus dangereux d’être seul, Rappela-t-il, une remarque qui se voulait rassurante mais qui était tout son contraire, Vous savez la vie qu’on mène dans la Ceinture de Pierre… Qui que vous pourchassiez… Quoi que vous pourchassiez, je préfère mes chances ici avec vous.

Frederick, qui voyait enfin autre chose que des taches de lumière, jeta un coup d’œil au souterrain lugubre dans lequel il avait mis les pieds de son plein gré. Si l’odeur était déjà peu ragoutante, l’invitant à froncer le nez, le paysage n’invitait pas à l’évasion… Ou alors, à l’évasion d’un point de vue littéral : aucune personne saine d’esprit n’arpenterait volontairement ces couloirs. Pas à moins d’être suffisamment désespérée.

Un grincement métallique se fit entendre, suivi d’un claquement sec, et le peu de lumière qui avait accompagné Frederick dans la descente disparu, soufflée comme la flamme d’une bougie. Un ange passa (ou peut-être un rat, c’était difficile à dire dans l’obscurité des égouts), et Frederick risqua un coup d’œil vers la plaque d’égout qui le surplombait… et qui recouvrait désormais la totalité de l’ouverture.

Il inspira profondément, histoire de se donner un peu de contenance, et se para d’un sourire qui se voulait confiant et qui ne l’était absolument pas.

- On dirait que même si je voulais remonter, je n’aurais pas d’autre choix que de vous accompagner.

Il n’était pas claustrophobe, mais l’idée d’être enfermé ne lui vendait pas non plus du rêve. Heureusement, il se trouvait en compagnie d’une soldate d’élite qui devait bien avoir dans son arsenal un moyen de les faire remonter à la surface sans trop de difficultés.

…Sauf qu’ils se trouvaient à présent sur l’un des terrains de jeu préféré du Bliss. L’entité qui lui pourrissait la vie était du genre à aimer s’amuser aux dépends des citoyens qui se trouvaient sous sa coupe, et Frederick n’était pas pressé de savoir ce qu’il leur réservait.

A présent qu’ils étaient côte à côte, l’absurdité de la différence dans leur tenue aurait pu lui tirer un rire nerveux, s’il n’avait pas eu la gorge aussi sèche. Là où Delta était clairement prête à s’attaquer à une petite armée et à en sortir vainqueur, Frederick, lui, tenait plus du touriste qui s’était perdu en pleine zone de conflit. Bon… Plus qu’à rester sagement derrière Delta et espérer qu’il n’atterrisse pas sur la longue liste des clients fantomatiques de Gaïa avant la fin de la journée.

- Je vous suis. Dit-il finalement, pour indiquer à la soldate qu’il n’allait pas rester planté près de l’échelle en espérant que la plaque d’égout bouge à nouveau toute seule.

Pour l’instant, il n’y avait qu’une seule route à emprunter, et le bruit de leurs pas résonna dans le long tunnel alors que Delta se mis à suivre les traces de sangs qui se mêlaient parfois aux flaques d’eau sur le sol, leur donnant une teinte marron des plus repoussantes. Ce qui était surprenant (mais que Frederick ne nota pas, trop occupé à surveiller ses pieds et à essayer de ne pas marcher dans des potentiels restes humains), c’était que les traces de sang se retrouvaient également sur les murs du tunnel souterrain. De longues trainées du liquide autrefois carmin mais depuis lors oxydé, peignait une fresque macabre fléchant leur route.

Frederick détestait plus que tout le silence qui les entourait, mais il se voyait mal continuer leur conversation légère de tout à l’heure, maintenant qu’ils étaient plongé dans l’environnement sombre et humide. La moiteur nauséabonde des égouts lui ferait presque regretter la chaleur brûlante de Stone Belt. Presque.

Delta s’arrêta et Frederick en fit de même, levant les yeux pour voir ce qui avait coupé court à leur marche. Devant eux, le tunnel se divisait en trois voie distinctes. Il leur fallait choisir un itinéraire (et par “ils”, Frederick voulait dire Delta), et ce n’était pas comme si une flèche ensanglantée avait la courtoisie d’être présente à l’entrée d’une de ces déviations pour les orienter.

Un grondement, à mi-chemin entre le grognement sourd d’un chien nerveux et l’appel désespéré d’une machine en fin de vie, résonna dans les égouts, et Frederick senti un frisson remonter le long de son échine. Impossible de savoir de quelle portion du tunnel le son s’était élevé : les excroissances métalliques qu’ils avaient rencontré sur leur route semblaient toutes relayer le son, l’amplifiant et colportant un message bien précis aux visiteurs qu’ils étaient : vous n’êtes pas les bienvenus.

Frederick se demanda brièvement si sortir son couteau de son sac était une bonne idée, où s’il n’offrirait pas tout simplement l’équivalent d’un cure-dent à la bestiole qui n’allait certainement pas tarder à les bouffer.

Le grognement s’éleva une nouvelle fois autours d’eux, faisant sursauter Frederick. Pendant ce temps, Delta semblait exemplaire de calme. Le pâtissier n’arrivait pas à concevoir ce qui poussait la soldate à aller au-devant des ennuis d’un pas si déterminé.

- Qu’est-ce qui vous motive à faire ça ? Dit-il tout bas.

Visiblement, il avait parlé à voix haute sans même s’en rendre compte.
Kazané Mitsugu
Employé de Jupiter
Messages :
35
Âge :
27 ans
Origine :
Japonaise
Métier :
Agent de terrain
Surnom :
Delta
Citation :
Never underestimate the fallibility of the egomaniac.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Kazané Mitsugu à quitté son Japon natale à 15 ans avec sa sœur cadette de deux ans dénommée Yukiko pour rejoindre Blisstown afin de fuir une tragédie familiale. Leurs parents étants des Yakuzas ayant perdu la vie face à un clan rival.

La jeune femme a réalisé pendant quatre année des petits boulots et trempé dans l'illégalité afin d'offrir à Yukiko une éducation décente et lui permettre une vie meilleure dans cette ville américaine. Ce n'était pas du luxe, mais elles étaient heureuses.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors que Kazané avait accompagné Yukiko à un poste de police pour déposer une plainte suite à un vol, une attaque révolutionnaire eu lieu et la cadette de la famille Mitsugu fût tuée durant l'assaut.

Motivée par la haine et la détresse d'avoir perdue sa seule famille, Kazané s'est alors enrôlée dans les forces d'interventions de la société Jupiter afin d'éradiquer les Hellbounds, protéger les citoyens de Blisstown et ramener l'ordre et la sécurité dans cette ville.
Kazané Mitsugu
https://blisstown.forumactif.com
https://blisstown.forumactif.com
Les profondeurs de l'égout s'étendaient comme un labyrinthe tordu, un monde souterrain sombre et dangereux qui se cachait sous les néons scintillants de la mégalopole de Blisstown. Les murs humides étaient recouverts de graffitis délavés et de rouille, témoignant de l'abandon et de la négligence qui régnaient dans ces entrailles de la ville.

La puanteur âcre de l'eau stagnante et des déchets se mêlait à l'odeur de l'électricité brûlée, créant une atmosphère suffocante et oppressante. Les échos des gouttes d'eau tombant dans des flaques troubles résonnaient sinistrement, tandis que des bruits sourds et lointains semblaient provenir des profondeurs insondables de ce royaume souterrain.

La lumière était réduite à de rares éclats vacillants provenant des ampoules cassées et des écrans holographiques défaillants. Des ombres dansaient de manière fantomatique le long des tunnels étroits, semblant prendre vie dans l'obscurité oppressante.

Kazané, munie de son fusil, avançait avec prudence. La faible lueur de sa torche prêtée à Frédérick éclairait brièvement les murs sales et les eaux sombres qui s'étendaient devant eux.
Elle avançait lentement, chaque pas résonnant comme un battement de cœur dans le silence menaçant.

Les canalisations délabrées et les conduits d'aération endommagés formaient un dédale complexe, une toile de métal tordu et de câbles exposés. Des éclairs occasionnels crépitaient, illuminant brièvement les tuyaux rouillés et les machines en lambeaux. L'environnement était hostile, prêt à trahir et à piéger ceux qui osaient s'aventurer dans ses entrailles.
Derrière elle, la voix du pâtissier s'éleva doucement dans les ténèbres.

-« Qu’est-ce qui vous motive à faire ça ? »

Visiblement, il avait parlé à voix haute sans même s’en rendre compte.
Sa question avait pris Mitsugu de court. Des images de sa sœur ensanglantée dans ses bras, percée d'impact de balles envahirent sa vision ... Sa sœur, une victime collatérale des plus des Hellhounds.

-« Les Hellhounds ont tué ma petite sœur. Je me suis jurée de protéger les citoyens de Blisstown des terroristes... Et d'exterminer ces chiens. »

La jeune femme s'était surprise à répondre à la question de l'exilé. Son ton était froid et sa voix un peu tremblante... Elle détestait cette partie de sa personnalité.
La demoiselle espérait qu'avec le temps et son passage dans les forces spéciales de Jupiter, sa colère ce serait apaisée.
Mais non. Ce feu lui brûlait encore le cœur lorsque ces souvenirs douloureux remontaient des abysses de son esprit.

Le temps de la réflexion fût terminé lorsqu'un sinistre crissement métallique résonna dans le tunnel et une vision d'horreur s'imposa aux yeux du duo improbable.

Des créatures mutantes, résultat d'expériences génétiques et d'interventions cybernétiques ratées, rôdaient dans les coins sombres, leurs yeux luisants dans la pénombre. Leurs crocs acérés et leurs membres déformés témoignaient de leur adaptation à ce monde souterrain hostile.

C'était des humanoïdes décharnés, des plaques métalliques ressortaient de leur corps et des lames ressortaient de leurs avant-bras mutilés.
La soldate resserrait sa prise sur son fusil, scrutant chaque recoin avec sa vision nocturne. Elle savait que le moindre faux pas pouvait être fatal...

Ce fût les mutants qui attaquèrent en premier. Ils fondèrent sur les deux malheureux en hurlant.

Protégeant Frédérick de son corps, froide et totalement calme, Kazané pressa la queue de détente de son fusil.

L'arme cracha ses projectile mortels qui fauchèrent les premiers mutants avant qu'ils n'atteignent leur position.

Balles dans la poitrine et ensuite la tête. Telles étaient les macabres signatures des forces spéciales jupitérienne.
Soudainement, un mutant fit un bond prodigieux et fondit vers Frédérick, griffes de métal sortie, prête à lui arracher le visage.

La japonaise poussa le pâtissier d'un coup d'épaule et tira sur l'assaillant avant qu'il ne touche le sol.
Puis la douleur surgit. Le coup qui était destiné à Frédérick était tombé sur le ventre de Kazané. Les griffes tranchant le kevelar, atteignant la chair et perçant les muscles.
Frederick Byracka
Exilé(e)
Icon :
But in the night we fear ourselves - Page 2 Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Avez-vous déjà été confronté à cette sensation désagréable qui survient lorsque vous engagez la conversation sur un terrain glissant sans y être préparé à l’avance ? Cet instant de réalisation à la vue d’une paire d’yeux qui se mouillent lorsque vous demandez à un ami que vous n’avez pas vu depuis longtemps, de passer le bonjour à ses parents. Ce moment, suspendu dans le temps, où vous donneriez tout pour avoir gardé votre stupide bec fermé ?

C’était exactement ce genre de sensation à laquelle Frederick était confronté à présent. Que pouvait-il répondre à la déclaration posée de Delta ? Je suis désolé ? C’est honorable de votre part ? Je connais quelqu’un qui pourrait vous aider, si vous souhaitez passer un message à votre petite sœur ?

Non. Au rythme où allaient ses rencontres, il allait finir par transporter dans l’une de ses poches une carte de visite pour la petite agence de Gaïa… Après tout, qui, à BlissTown, pouvait s’enorgueillir de n’avoir jamais perdu quelqu’un ? Pas grand monde.

Contemplant sa réponse en silence, il leva les yeux lorsque Delta pointa soudainement son fusil devant elle. La militaire était en état d’alerte, mettant à son tour Frederick sur le qui-vive. Le pâtissier cligna des yeux, son regard cherchant désespérément le danger que Delta avait repéré, lui soufflant d’avancer prudemment et de ne pas la quitter d’une semelle.

Elle se plaça devant lui et il avancèrent dans un lourd silence, le bruit de leurs pas accompagné par les échos étranges que réverbéraient la tuyauterie au-dessus d’eux. Puis, soudain, leur petit monde baigné de calme éclata dans un vacarme assourdissant.

Delta pointa son arme devant elle, visant un point que Frederick n’identifia pas, et tira à plusieurs reprises.

L’homme s’était déjà tenu près d’une arme, il en avait même déjà vu en action, observant de loin les gamins qui venaient lui acheter une brioche à se partager, s’entrainer au tir non loin de la décharge du coin. Fondamentalement, il savait comment les armes à feu fonctionnaient, mais être aussi près d’une telle arme ne faisait pas partie de ses habitudes, et il oublia la majeure partie de ses connaissances sur le sujet lorsque le premier coup de feu retenti, suivi par une salve de détonations.

Frederick n’avait pas l’entrainement de Delta, ni son équipement. Il ne savait pas à quoi s’attendre en matière de volume sonore et n’avait rien pour se protéger. Il grimaça de douleur lorsque le premier coup de feu retenti et plaqua ses mains sur ses oreilles. Le sifflement qui vrilla ses oreilles l’abrutissant presque autant que le comportement plus qu’étrange de Delta. Qu’est-ce que la technologie dernier cri qu’elle avait sur le nez avait bien pu lui montrer ?

Il resta figé, incapable de bouger de peur de déranger la militaire dans son étrange ballet, et fut prit par surprise lorsque la soldate le poussa violemment sur le côté. Le coup d’épaule de Delta l’envoya valser sur les fesses et il se réceptionna avec toute la grâce d’un homme qui ne s’attendait pas à finir le cul par terre. Sa main droite s’écrasa dans une flaque visqueuse, mais le pâtissier était trop choqué pour être dégoûté. Il prendrait le temps de frisonner avec révulsion lorsqu’il contemplera ses mains souillées à la lueur du jour… Si tenté qu’il la retrouve, un jour. Pour l’instant, il enfouit sa révulsion tout au fond de son estomac, et se concentra sur la peur qui y régnait en maitre. Qu’est-ce qui se passait, à la fin ?!

Sous ses yeux, Delta semblait aux prises avec un assaillant imaginaire, se battant bec et griffe contre une force que Frederick ne voyait pas, et n’entendait pas non plus.

Le visage de Delta était caché derrière son masque; il ne pouvait pas lire son expression. Il ne pouvait même pas lui demander ce qu’il lui arrivait, ne sachant pas s’il devait continuer à se taire pour ne pas la déranger, ou s’il devait essayer de la tirer de son étrange transe. La posture de la soldate se fit défensive, et l’une de ses mains se porta à son abdomen. Se sentait-elle mal ?

Rien de tout ceci n’avait de sens, et s’il avait apprit une chose, c’est que lorsque tout partait en sucette, on pouvait presque toujours blâmer le Bliss. La majeure partie des nomades avait une histoire sordide à raconter à propos de leur expérience avec le divin vénéré par les inconscients de BlissTown… Frederick en faisait partie.

Faisait-il bonne route en accusant le Bliss, ou bien Delta avait-elle simplement perdu la raison et allait-elle finir par pointer son arme sur lui à nouveau, cette fois dans l’intension de tuer ? Non. Malgré sa posture, elle le gardait dans son dos, loin du danger qu’elle devait imaginer les entourant. Un moyen de le protéger.

Frederick tendit la main en direction de la soldate mais se ravisa lorsqu’on flash de lumière éclaira l’un des recoins du souterrain. Les mouvements de Delta étaient nerveux, et avec eux la couverture lumineuse qu’elle offrait, mais il l’avait vu.

- Delta ! Là-bas, regardez !

Une silhouette, tapie dans l’ombre. Frederick tira son téléphone de sa poche et activa la lampe-torche du petit appareil sur la puissance maximale. La batterie n’allait pas apprécier ce petit jeu, mais Frederick avait besoin d’y voir un peu plus clair. Il pointa le faisceau de lumière en direction de la silhouette qu’il avait cru apercevoir et manqua de jurer en voyant qu’elle était toujours là. Avec un peu de chance, Delta aussi l’apercevrait.

Il y avait bien quelqu’un avec eux en ce moment même. L’ombre semblait avoir entendu son appel, son visage à présent légèrement penché sur le côté, le scrutant intensément. C’était peut-être l’agent que cherchait la militaire. Ou quelqu’un de complètement extérieur aux affaires internes de Jupiter. Il leva la voix pour s’adresser à l’inconnu qui les surveillait sans doute depuis le début de expédition dans les tréfonds de BlissTown.

- Hey !

Qui que ce soit, il détala lorsque Frederick s’adressa directement à lui, au plus grand soulagement du pâtissier qui espérait que son retrait ramène Delta à la réalité.

Impossible de savoir ce que la soldate avait perçu de ce petit échange. L’avait-elle entendu ? Avait-elle aperçu l’inconnu ? Frederick n’en savait rien. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était espérer que la bataille mentale que menait Delta prenne vite fin. Il n’était pas particulièrement doué pour se rassurer lui-même, alors rassurer les autres, surtout lorsqu’ils étaient de la trempe de Delta… C’était certainement peine perdue. Il essaya tout de même.

- Tout va bien, miss. L’appeler par son nom de code ne semblait pas adapté à la situation, aussi s’en référa-t-il à sa manière habituelle de s’adresser à ses clientes, quel que soit leur âge, Il n'y a personne ici à part nous.

Pour l’instant. Se garda-t-il d’ajouter.
Kazané Mitsugu
Employé de Jupiter
Messages :
35
Âge :
27 ans
Origine :
Japonaise
Métier :
Agent de terrain
Surnom :
Delta
Citation :
Never underestimate the fallibility of the egomaniac.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Kazané Mitsugu à quitté son Japon natale à 15 ans avec sa sœur cadette de deux ans dénommée Yukiko pour rejoindre Blisstown afin de fuir une tragédie familiale. Leurs parents étants des Yakuzas ayant perdu la vie face à un clan rival.

La jeune femme a réalisé pendant quatre année des petits boulots et trempé dans l'illégalité afin d'offrir à Yukiko une éducation décente et lui permettre une vie meilleure dans cette ville américaine. Ce n'était pas du luxe, mais elles étaient heureuses.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors que Kazané avait accompagné Yukiko à un poste de police pour déposer une plainte suite à un vol, une attaque révolutionnaire eu lieu et la cadette de la famille Mitsugu fût tuée durant l'assaut.

Motivée par la haine et la détresse d'avoir perdue sa seule famille, Kazané s'est alors enrôlée dans les forces d'interventions de la société Jupiter afin d'éradiquer les Hellbounds, protéger les citoyens de Blisstown et ramener l'ordre et la sécurité dans cette ville.
Kazané Mitsugu
https://blisstown.forumactif.com
https://blisstown.forumactif.com
Kazané était perdue dans une lutte invisible, mais la voix de Frederick lui parvenait étouffée, comme si il hurlait sous l'eau.

La demoiselle sentait au fond d'elle que le pâtissier espérait de tout cœur que son intervention ramènerait Delta à la réalité. Mais dans l'état mental où elle se trouvait,  ses paroles n'étaient que des gouttes d'eau dans l'océan de confusion qui l'entourait.
Alors qu'il scrutait anxieusement Delta, cherchant un signe de clarté dans ses yeux dissimulés derrière son masque, il remarqua un changement subtil dans sa posture. Ses épaules se détendirent légèrement, et sa main qui tenait son abdomen se relâcha. C'était comme si elle reprenait lentement le contrôle de son esprit.

Mitsugu tourna la tête vers Frederick, ses yeux exprimant à la fois de la gratitude et de la tristesse. Elle avait besoin d'aide, et elle était consciente de cela. Mais elle ne pouvait pas trouver les mots pour l'exprimer et son égo ne voulait pas montrer sa faiblesse.
La demoiselle secoua la tête et regarda sa main gauche. Ses yeux s'agrandirent et un hurlements s'échappa entre ses lèvres.

La main gauche de Kazané, autrefois douce et vivante, était désormais figée dans un état de pétrification. La pierre qui s'était emparée d'elle était d'une beauté sinistre, mêlant des teintes sombres et grises avec des veines d'un rouge froid et translucide.
Les contours de la main étaient parfaitement définis, préservant la finesse et la délicatesse des doigts qui avaient autrefois été agiles et habiles. Chaque phalange, chaque articulation était capturée dans cette transformation de pierre, donnant l'impression d'une sculpture gelée dans le temps.

La surface de la main était lisse, presque polie, révélant une texture froide au toucher. Les veines qui parcouraient la pierre semblaient former un réseau complexe, semblable à un labyrinthe gelé. Elles donnaient à la main une apparence à la fois fragile et résistante, comme si elle renfermait une force cachée malgré sa nature inanimée.
Pourtant, la demoiselle parvenait à bouger ses articulations avec aisance.

Elle frappa le mur de rage, laissant un impact circulaire sur la parois du tunnel mais la japonaise n'avait ressenti aucune douleur et sa main était intacte.
Serait-ce cela les altérations du Bliss ? Va t'elle finir en statue de pierre comme le raconte les vieux mythes Grecs. La jeune femme soupira de frustration et frappa à nouveau le mur, brisant la parois de plus en plus.

Elle voulait se débarrasser de cette couche de pierre et évacuer la frustration de s'être faite bernée... D'avoir encore échouée... D'être impuissante.

Kazané se tourna vers Frédérick et, la tête basse lui dit alors :

-« Je suis désolée... Si vous voulez que je continue seule pour votre sécurité... Je comprendrais monsieur. »

Sur ses mots, la demoiselle rechargez son arme vissa un silencieux sur le canon de son fusil. Puis, elle se remit en route sans dire un mot.
Frederick Byracka
Exilé(e)
Icon :
But in the night we fear ourselves - Page 2 Bb4z
Messages :
92
Âge :
30 ans
Origine :
Starcadia
Métier :
Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Dire que Frederick se sentait hors de son élément n’aurait pas été faux en soi, mais aurait été aussi juste que de comparer son altération à un petit inconvénient dans sa vie de tout les jours. Ce n’était pas tant ce qui venait de se produire qui le dépassait, que la réaction viscérale de la jeune femme qu’il s’était mis en tête de suivre dans les tréfonds humides de BlissTown.

Vivre, et surtout grandir ici, c’était accepter de traverser des situations étranges et de se retrouver confronté à l’inexplicable, ou en venir à haïr cette ville et tout ce qu’elle représentait. Pour Frederick, le choix avait été vite fait. Dans son enfance et au début de son adolescence, sa fascination pour les prouesses dont étaient capables ceux que privilégiaient le Bliss dépassaient son appréhension de l’inconnu. Il s’était longtemps émerveillé des capacités extraordinaires dont héritaient, visiblement du jour au lendemain, ses pairs et avait attendu sagement son tour… pour le regretter à la minute où son altération s’était développée.

A présent, il avait atteint l’âge adulte et la maturité qui allait avec (officiellement depuis de nombreuses années, officieusement Frederick avait encore aujourd’hui l’âme d’un grand enfant. Un grand enfant qui savait faire ses taxes, mais un grand enfant quand même). Le Bliss, il ne le voyait plus depuis longtemps d’un œil tendre et émerveillé.

Cette pensée le ramenait à l’instant présent, ou peut-être était-ce le coup que Delta porta dans le mur à sa gauche. La main de la jeune femme laissa une marque tangible sur la surface froide, de telle sorte à ce que Frederick se demanda si elle n’allait pas se briser les doigts. Un second impact se joignit au premier, bientôt suivi d’un autre, et encore d’un autre, et Frederick resta sagement interdit devant l’accès de colère de la jeune femme.

Comprenait-il sa colère ? Peut-être. En partie, du moins. Ça devait être incroyablement frustrant de tomber dans les griffes d’une altération lorsque vous étiez armée de la tête aux pieds. Mais aucune armure ne protégeait des frasques du Bliss, et de ceux qui en faisait leur arme de choix. Celles et ceux qui maniaient leur pouvoir dans l’unique but de nuire, pouvaient mettre à genoux les plus vaillants soldats.

La pluie de coups prit fin, et Frederick observa la couche de pierre, cristallisée sur le poing de la soldate, disparaitre -quelle étrange altération-. Il se garda une nouvelle fois de tout commentaire. Non pas qu’il avait peur que le poing qui venait tout juste de retrouver sa couleur chair soit dirigé dans sa direction, mais plutôt car il se trouvait bien démuni face à la situation.

S’il était loin d’être un empathe né, faisant parfois preuve d’une incroyable maladresse quand les sentiments d’autrui étaient concernés, il ne pouvait s’empêcher de vouloir faire quelque-chose. N’importe quoi, qui détournerait l’attention de la jeune femme de l’impressionnant trou dont elle avait agrémenté le mur.

En temps normal, il lui aurait bien offert une pâtisserie gratuite, comme il avait prit l’habitude de faire avec les personnes qu’il voyait arriver avec le moral dans les chaussettes. Il prétextait toujours une raison idiote pour ne pas les faire culpabiliser d’avantage : “Félicitation, vous êtes notre centième client du jour !” ou “Vous êtes le premier à porter une cravate violette !”. Mais ils n’étaient pas dans sa pâtisserie, ils étaient dans les égouts. Sa pâtisserie dormait sous une couche de poussière et tout ce qu’il avait à offrir à Delta, c’était une figue pleine d’épines. Autant se taire.

La militaire se tourna enfin vers lui. Partiellement, en tout cas. Elle semblait plus intéressée par la couleur de ses chaussures que par celle de ses yeux, et il dû tendre l’oreille pour l’entendre, malgré le calme plat qui les entourait.

Elle lui offrait un échappatoire. Encore un. Un moyen de se désolidariser de toute cette affaire et d’oublier qu’il l’avait croisé. Il n’était plus considéré comme suspect, à priori, et cette simple vérité le motivait à ancrer ses pieds dans le sol et à refuser de faire marche arrière.

Ça, et son incapacité légendaire à se repérer sans un chemin fléché. Mais au-delà de son sens de l’orientation proche du néant, il continuait à être convaincu de ce qu’il avait pensé au début de cette sordide histoire. Il était plus en sécurité aux côtés d’une agent de Jupiter que seul face à ce qui pouvait bien se terrer ici.

Il se gratta l’arête du nez en observant la jeune femme s’éloigner. Lui, n’avait vu qu’une partie du tableau. Impossible de savoir ce qui avait entrainé une telle réaction de la part de la soldate. Il brûlait d’envie de lui demander de lui expliquer ce qu’elle avait vu, sans forcément avoir à s’expliquer. A présent qu’il était bien sûr qu’elle était victime de la situation, il ne lui en tenait pas rigueur. Il aurait été bien hypocrite de le faire.

Sa décision prise, il accéléra le pas jusqu’à arriver à la hauteur de la militaire. Elle n’avait pas l’air de vouloir parler de ce qui venait de se passer, mais lui ne pouvait pas se taire.

- Il y a deux ans, j’avais un client qui passait tout les jours à la boutique. Commença-t-il sur le ton de la conversation (lui avait-il seulement dit qu’il était pâtissier ? Il ne s’en souvenait pas.), Systématiquement, il me disait que ce serait sympa que je lui offre une boite de macarons en plus, ou que je ne le fasse pas payer, cette fois-ci… Et systématiquement, j’acceptais. Je me promettais de ne plus le laisser faire, mais lorsqu’il revenait, il arrivait à me convaincre, encore et encore, et repartait sans payer.

Il se souvenait très bien du sentiment de rage qui le saisissait à chaque fois que l’homme disparaissait de son champ de vision.

- Vous vous en doutez, il s’agissait de son altération. Une sorte de contrôle mental, je suppose. Une capacité de suggestion exacerbée. Dit-il en haussant les épaules, Ça semble si stupide, d’accepter naïvement de se faire voler, mais je ne pouvais rien y faire. C’était plus fort que moi.

Il gesticula vaguement autour de lui, le flash de son téléphone illuminant les alentours en grand arc de cercle.

- Si je ne m’en veux pas de m’être laissé berné, vous ne le devriez pas non plus.

Il pencha la tête sur le côté, fronçant les sourcils en se remémorant ses souvenirs.

- Et puis, du jour au lendemain, je ne l’ai plus revu dans la boutique mais faisant les titres des journaux… Je crois qu’il est encore incarcéré, à l’heure actuelle.

L’affaire n’avait pas fait la une très longtemps. Lors d’une vague de Bliss, l’homme s’était mis en tête d’être adulé par une foule. L’adoration fut telle que les pauvres gens se disputèrent son amour au point d’être prêt à s’entretuer. Aucune perte humaine n’avait été à déplorer, mais de nombreuses personnes avaient fini hospitalisées. Il secoua la tête pour chasser de son esprit l’air hagard qu’avait porté l’homme sur sa photo d’identité.

- Désolé, je voulais…, Vous remonter le moral, se garda-t-il de dire, optant pour un tout autre sujet, Peu importe. Vous êtes sûre que vous ne pouvez rien me dire de plus sur ce qu’on fait là ? Sur la personne que vous cherchez ? Ça pourra peut-être nous aider à éviter des nouveaux ennuis.

Et puis, quitte à mettre sa vie en danger, autant savoir pourquoi.
Kazané Mitsugu
Employé de Jupiter
Messages :
35
Âge :
27 ans
Origine :
Japonaise
Métier :
Agent de terrain
Surnom :
Delta
Citation :
Never underestimate the fallibility of the egomaniac.
Disponibilité :
Disponible
Biographie :
Kazané Mitsugu à quitté son Japon natale à 15 ans avec sa sœur cadette de deux ans dénommée Yukiko pour rejoindre Blisstown afin de fuir une tragédie familiale. Leurs parents étants des Yakuzas ayant perdu la vie face à un clan rival.

La jeune femme a réalisé pendant quatre année des petits boulots et trempé dans l'illégalité afin d'offrir à Yukiko une éducation décente et lui permettre une vie meilleure dans cette ville américaine. Ce n'était pas du luxe, mais elles étaient heureuses.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors que Kazané avait accompagné Yukiko à un poste de police pour déposer une plainte suite à un vol, une attaque révolutionnaire eu lieu et la cadette de la famille Mitsugu fût tuée durant l'assaut.

Motivée par la haine et la détresse d'avoir perdue sa seule famille, Kazané s'est alors enrôlée dans les forces d'interventions de la société Jupiter afin d'éradiquer les Hellbounds, protéger les citoyens de Blisstown et ramener l'ordre et la sécurité dans cette ville.
Kazané Mitsugu
https://blisstown.forumactif.com
https://blisstown.forumactif.com
-Désolé, je voulais… peu importe.
Vous êtes sûre que vous ne pouvez rien me dire de plus sur ce qu’on fait là ? Sur la personne que vous cherchez ? Ça pourra peut-être nous aider à éviter des nouveaux ennuis.


Kazané se tourna vers Frédérick et soupira. Sa vision verdâtre due aux lunettes de son casque donnait à Frédérick un visage étrange, presque malsain.

-« Je pourrais vous le dire... Mais je devrais vous exécuter ensuite... Et malheureusement, je commence à vous apprécier monsieur. »

La japonaise rit, oubliant que son modificateur de voix lui donnait une intonation mécanique lugubre et porta de nouveau son attention vers sa main.
Celle-ci n'était plus faite de pierre et la vision de sa main gantée créa en elle un soulagement.

C'était donc cela que l'on appelait une "altération". Elle avait été briefée longuement là dessus et elle avait même déjà éliminer des individus possédant ces étranges pouvoirs.
Kazané trouvait ces changements propre à la ville de Blisstown effrayant.
Comme si un esprit mauvais habitait cette agglomération urbaine et adorait tourmenter ses habitants.

Maintenant, Mitsugu faisait partie de ses personnes et son altération semblait être liée à un durcissement de la peaux. Ça serait utile pour se protéger et cogner plus fort... Mais à quelle prix ?
De tels pouvoirs coûterait quelque chose tôt ou tard... Dans cette vie ou la suivante.

Elle se remit en route, arme pointée vers l'avant et marchant à pas de loup.
La pénombre de l'égout enveloppait Kazané telle une cape lugubre, tandis qu'elle avançait avec une démarche silencieuse et déterminée.

Chaque pas résonnait dans le couloir étroit et humide, accompagné par le clapotis de l'eau souillée qui coulait le long des murs. Les gouttes glissaient sur son armure, créant des échos mélancoliques dans ce royaume oublié des bas-fonds de la ville.

Son regard perçant scrutait chaque recoin sombre, cherchant le moindre indice, la moindre trace qui la mènerait à son objectif. Soudain, une lueur rougeâtre illumina l'obscurité, attirant son attention vers une porte entrebâillée. Un frisson parcourut son échine alors que le parfum métallique du sang frais fût détecté par son casque.

S'approchant avec prudence, la japonaise observa le cadavre d'un homme en costume, gisant sans vie devant la porte.

Son visage figé dans une expression d'horreur et de surprise, il était évident qu'il avait été victime d'une violence inimaginable.
Les signes de lutte étaient visibles sur ses poignets mutilés , et les éclaboussures de sang maculant le sol, trahissant le caractère récent de l'assassinat.
La jeune fouilla le cadavre et trouva la pièce d'identité de l'homme mais point la clef de la "boîte de Pandore".

-« C'est bien le gars que je cherchais... Mais sa clef est manquante... Kuso! »

Kazané sentit son cœur s'emballer, un mélange de tension et d'excitation montant en elle. Elle était sur le point de franchir ce seuil, de pénétrer dans l'inconnu. Son esprit s'embrasa de questions : Qui avait commis un tel acte ? Qui veut sa clef de la boîte de Pandore ? Mais sa détermination ne faiblit pas.

Elle s'avança, repoussant la porte avec précaution. La pièce s'ouvrit devant elle, révélant un tableau encore plus sinistre. Des éclairs d'électricité vacillaient faiblement, éclairant la scène macabre. Des murs couverts de symboles obscurs et des objets étranges jonchaient le sol. Des ombres dansantes semblaient murmurer d'anciens secrets.

Malgré l'atmosphère oppressante, Kazané ne fléchit pas. Elle avançait, guidée par son instinct et son entraînement. Sa vision nocturne lui permettait de distinguer les moindres détails, ses sens aiguisés détectant la moindre menace. Elle était une soldate d'élite de Jupiter, et rien ne l'arrêterait.

Le sang frais sur le sol indiquait qu'elle était sur la bonne voie. Les réponses qu'elle cherchait se trouvaient ici, au-delà de cette porte maudite. Kazané savait que chaque pas l'éloignait davantage de la sécurité et de la normalité, mais elle était prête à affronter les horreurs qui l'attendaient.

-« Si jamais on ne s'en sort pas Frédérick... Je m'appelle Kazané.»
Contenu sponsorisé
Pas d'outils
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum