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Jouer sur Blisstown

BlissTown, mutation carcérale bâtarde de Las Vegas, microcosme en plein coeur du Désert du Nevada. Construite à l’image des ambitions des plus grands entrepreneurs du monde, la ville et ses alentours sont le résultat de tout l’isolement que l’argent peut acheter. Ici, même le climat est maîtrisé par un miracle surnaturel appelé Bliss dont seule Ceres semble percevoir les contours. Être un BlissTownie, c’est un statut unique au monde. Un art de vivre pour certains, une malédiction pour beaucoup. Une culture de l’éphémère, un attachement toxique à une ville qui étouffe ses enfants tout en les propulsant dans un univers où tout va trop vite. Au milieu de cet environnement en mutation permanente offrant à ses enfants des capacités qu’ils n’ont jamais demandées s’affrontent les ambitions, les recherches de liberté et les soifs de vengeance. A chaque nouvel événement étrange et parfois désastreux, les questions pleuvent. Pourquoi tout le monde reste dans cette ville-expérience où l’influence des gangs s’étend un peu plus chaque jour ? Quelle nouvelle bizarrerie réserve-t-elle à ses habitants ? Mais surtout : qu’est-ce que le Bliss, et que faire de ce terrifiant cadeau du destin ?
Chapitre ILe phénomène Eleanor
Actualités HRP
20.04.2023

Un sujet de foire aux questions a été créé pour regrouper les questions du discord.

10.04.2023

Ouverture du forum, allez lire le message d'introduction !

@Blisstown Whispers

Il paraît qu’un sous-sol supplémentaire est apparu sousl’ancien Caesar Palace en l’espace d’une nuit, après le grand“boum” que tout le monde a entendu.

@SinistreDoggo

Je suis passé devant un bâtiment qui n'était pas là hier. Il est immense, noir et semble être en construction depuis des années. Mais personne n'a jamais vu qui travaille dessus.

@AidenMystery

Je suis allé dans un parc qui était fermé pour la rénovation. Pourtant, j'ai entendu des rires et des cris d'enfants. En me retournant, j'ai vu des jouets bouger tout seuls.

@SkyeTheExplorer

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Eva Wolffhart

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Zelkov

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Instabilités du Bliss

On constate des disparitions, et beaucoup d'admissions à la clinique ...

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Death by sugar

Gaïa Karalis
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Ne mourez pas.
...Non, vraiment, j'ai besoin de vacances.
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Biographie :
Ex-élue du Bliss, d’un groupuscule sectaire aux dérives violentes dont elle n'a plus aucun souvenir grâce à la severance artificielle. Maintenant, c'est une autoentrepreneuse dont le business dépend entièrement de son altération : celle-ci est mise au services des endeuillés, des forces de l’ordre, ou en fait de n’importe qui se présentant avec une demande assez raisonnable pour les billets proposés en échange.
...A l'exception des fantômes eux-mêmes, qui payent en informations ou en services.
Gaïa Karalis
https://blisstown.forumactif.com/t108-carnet-de-gaia#198
https://blisstown.forumactif.com/t120-nostragaia#216
J’sors rarement de Blisstown. Pour ne pas dire jamais. Y’a tout dans cette ville : mon appartement, mon travail, mes rares amis, tous les magasins possibles et imaginables, plus de divertissements qu’on ne peut bouffer en une seule vie, des coins où j’peux faire des balades, des clubs miteux où j’peux m’oublier une soirée, des clubs moins miteux où j’peux m’oublier une soirée (pour plus cher)...et pour y revenir, beaucoup trop de taff à faire. J’m’ennuie jamais, et j’m’en lasse jamais.
Et par-dessus tout, la principale raison, c’est que j’aime pas le désert. C’est trop vide et y fait trop chaud. Mais quand pour le travail faut que j’aille en dehors des limites de la ville, du côté de Stone Belt… bah y’a pas le choix.

“Si votre gars se planque avec les exilés, j’vous le dis tout de suite : ça va être chaud. Ils se méfient des gens de la ville, là-bas. J’suis pas la bienvenue.” dis-je à la silencieuse jeune femme assise sur le siège passager de ma petite voiture. Une petite blonde aux yeux verts qui doit avoir environ la vingtaine, très mignonne. Le genre qui doit être très populaire à sa fac…
Enfin, qui devait être, avant d’être tuée par un empoisonnement y’a quelques mois. Celle-ci se tourne dans ma direction, avec le regard froid et détaché d’une femme qui n’a plus qu’une haine aussi froide qu’aveugle pour la faire avancer : “C’est vous qui avez suggéré cette piste.” Et le ton cassant qui va avec.

“Ouais, bah…il a disparu de la circulation votre pâtissier. Mais on quitte pas Blisstown comme ça, alors si j’avais autant de casseroles au cul que lui c’est là que j’irais, déjà. Ou j’me ferais sevrer histoire de repartir sur de bonnes bases.”

Après avoir tenté le même coup dans un gala de charité, et a priori s’être planté sur les doses vu que personne n’était mort, “l'empoisonneur en sucre” aurait très bien pu en arriver là. Mais si c’était le cas, retrouver sa trace allait vraiment être coton.

“Bon, on arrive au Village. J’vais pas me garer trop près histoire d’être un peu discrète. Et vous…faîtes le tour du coin pendant que j’demande aux habitants.”

…Et comme prévu, les exilés n’aiment pas les gens de la ville. La plupart m’ignorent voire me menacent quand j’approche, ceux qui daignent me parler réfutent mes questions aussi vite que possible, et j’sens bien que rester trop longtemps ici va finir par m’attirer des tuiles. Va falloir tester un autre endroit.

Mais alors que j’emboîte le pas afin de retourner vers ma voiture, miss fantômette pop d’un coup juste à côté de moi: “Il est là !” s’exclame-t-elle, ce qui manque pas de m’faire sursauter.
-Euh…là, vous l’avez vu?
-Non. Mais il y a une roulotte qui vend des pâtisseries.
-Z’êtes sûre? ‘Fin, on va pas arrêter tous les pâtissiers qu’on croise-
-C’est lui. J’en suis sûre. Je le sens. Il y a…la même odeur de choux à la crème absolument enivrante, au point que ça vous en met l’eau à la bouche. C’est. LUI.
-Ok, ok, j’vais jeter un oeil…mais pour un esprit vengeur, vous avez pas perdu le goût des bonnes choses !
-...
-...J’ai compris on y va.”

Et en effet, elle m’amène bien à ce qui ressemble tout à fait à ce que j’imaginerais comme une roulotte de pâtissier ambulant. Mieux encore: elle semble vide pour le moment, donc l’occasion est parfaite pour faire un peu de fouille.
Sans attendre je met mes gants en latex puis crochète la serrure du véhicule avant d’y entrer… Oui, c’est complètement illégal mais comment je pourrais trouver des preuves sans faire ce genre de choses? C’est pas comme si les fantômes pouvaient témoigner… d’autant que si on vient me voir, c’est souvent parce que l’enquête initiale n’a rien donné.
Mon rôle s’arrête alors quand l’enquête rouvre, et avec assez d’éléments pour la conclure cette fois.

“Bon, j’fais le tour du proprio, prévenez-moi si quelqu’un approche.”
Frederick Byracka
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Starcadia
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Chef pâtissier
Citation :

La vie est moins amère avec un petit morceau de sucre.
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Biographie :
Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
https://blisstown.forumactif.com/t125-recettes-de-famille#231
https://blisstown.forumactif.com/t126-delices_du_bliss#235
Le sourire aux lèvres et les poches alourdies de quelques pièces couvrant à peine le coup de fabrication du précieux cargo qu’il venait de livrer, Frederick se sentait le cœur léger. Il y avait quelque-chose d’incroyablement gratifiant à voir les yeux d’une personne s’illuminer à la vue de leur dessert préféré, même si ce dessert n’était qu’un simple banana bread qui lui avait prit, à tout casser, une petite demi-heure à préparer. Doucement, mais surement, il retrouvait un peu de sa normalité en réussissant à se faire une petite place parmi les exilés, une fournée de petits biscuits sablés après l'autre.

La vieille dame qui lui avait passé commande avait été positivement charmante, et il aurait facilement pu l’imaginer, elle aussi, derrière les fourneaux, à préparer de délicieux gâteaux pour ses petits-enfants. Ou ses arrières petits-enfants, vu son âge.
...Bon, elle avait la fâcheuse manie de braquer son arme sur à peu près tout le monde (lui comprit), et Frederick avait entendu dire qu’elle avait des comptes à régler avec Juniper, alors peut-être bien qu’il lui inventait une vie. Ça l’occupait, voyez-vous. La sienne étant devenue un enfer, autant fabuler sur celle des autres pour éviter de penser à la sienne.

Cette pensée le fit grincer des dents et il enfoui son nez dans son imposant foulard en lin, plissant les yeux derrière ses lunettes opaques comme pour mieux focaliser sa vision sur l’étendue d’amas rocheux qu’il essayait d’appeler sa maison. A l’Est, du sable et des cailloux. A l’Ouest, des cailloux et du sable. A l’horizon, encore plus de sable. Il grogna et passa une main sous ses lunettes pour se frotter le visage.

Ses yeux clairs le faisaient souffrir malgré la paire de lunettes perchée sur son nez. Foutu altération. C’était vraiment nécessaire de lui assigner une nouvelle couleur d’yeux ? Vraiment ?

Il enfonça ses mains dans ses poches et soupira intérieurement. Il en était déjà réduit à passer sa vie sous l’air chaud du désert qui rendait ses cheveux et sa peau secs, il n’allait pas en plus baisser la tête en marchant. Le soleil pouvait aller se faire cuire un œuf (possiblement en quelques secondes à peine, vu la chaleur environnante). Il redoubla d’efforts pour rentrer chez lui le plus vite possible. Sa stature, additionnée à la résolution dans ses pas et au regard positivement meurtrier qu’il semblait lancer (il avait mal aux yeux, mince !) lui donnait tout l’air d’un criminel à trois contrariétés près de commettre un homicide.

Arrivé devant sa roulotte, stationnée à l’ombre d’une formation rocheuses et entourée des quelques-unes des caravanes de ses homologues nouvellement arrivés, il tourna sa clé dans la serrure. Ou plutôt, correction : il essaya de tourner sa clé dans la serrure. Suspicieux, il abaissa la poignée. La porte s’entrouvrir légèrement. Super. C’était reparti pour un tour.

Frederick souffla longuement : au moins cette fois, la serrure n’était pas cassée. Ça commençait un peu à devenir lassant, de la faire réparer toutes les deux semaines parce qu’un petit malin de passage se disait que la meilleure chose à faire pour passer son temps, c’était de dépouiller l’honnête commerçant du coin.

Heureusement pour Frederick, l’un des bricolos du village l’avait à la bonne et lui proposait toujours un prix d’ami, moyennant un petit avantage en nature en la forme d’une tartelette au citron meringuée pour chacune de ses interventions. Sauf qu’à ce rythme, le pauvre homme allait faire une overdose d’agrumes.
Ou Frederick allait finir à court de citrons.

Se préparant mentalement à retrouver son pauvre chez-lui sens dessus-dessous, il carra les épaules et poussa la porte d’un pas décidé. C’était comme avaler un médicament amère : plus vite c’était fait, mieux c’était pour tout le monde. Il marqua un temps de pause sur le pas de la porte. A première vue, pas la moindre chose avait été dérobée. Tout était en ordre. Ce qui, plutôt que de le rassurer, fit monter son anxiété d’un cran. Il était sûr et certain d’avoir fermé la porte en partant.

Inspirant profondément, il retira ses lunettes pour observer plus en détail l’espace autour de lui. (Eh oui, il avait beau avoir des yeux de chat, il n’avait pas hérité de la nyctalopie qui allait avec.)

La roulotte était séparée en deux espaces bien distincts : le rez-de-chaussée, et l’annexe à l’étage dans laquelle se trouvait la pièce à vivre. Et par pièce à vivre, il voulait dire que c’était là que se situait une salle de bain rudimentaire et le canapé sur lequel il dormait, accolé à un petit meuble de bureau sur lequel il avait prit l’habitude de faire ses comptes et de lister les enseignes qu’il affectionnait le plus, les ingrédients qu’il y avaient repéré, et leurs prix. Ses effets personnels quand à eux, avaient été fichus en vrac dans plusieurs cartons qui se dressaient dans un coin de la pièce et qu’il n’avait pas encore fini de trier.

Si l’étage pouvait faire de la peine à voir, ce n'était pas le cas pour l’autre partie de la roulotte, celle qui prenait le plus de place. Une cuisine professionnelle avait été aménagé avec brio dans l’espace restreint de sa nouvelle maison. On y trouvait absolument tout pour rendre un adepte des confections sucrées heureux : des ingrédients soigneusement rangés dans des petites boites où étaient indiqué leurs dates de péremption, une collection d’ustensiles tous plus onéreux les uns que les autres, et une batterie d’appareils électroménagers qui ferait pâlir de jalousie n’importe quel aficionado des fourneaux.

Pas d’illustre inconnu pour l’accueillir… ce qui voulait dire que son invité surprise avait pris la poudre d'escampette... ou qu'il se trouvait à l’étage. Sérieusement, est-ce que les gens pouvaient un jour arrêter de penser qu’il cachait des trésors à l’étage alors que toute sa vie se trouvait en cuisine ?

Frederick attrapa son fidèle rouleau à pâtisserie, un modèle de compétition fait entièrement en marbre et qui donnait des sueurs froides à plus d’un aspirant pâtissier à cause de son poids. Sa prise sur la pierre serrée entre ses doigts le rassurait un peu, et il se dirigea jusqu’aux escaliers, s’arrêtant au pied de ces derniers. Il compta jusqu’à dix. Bien. Il était temps de se montrer confiant. Ou du moins… d’en avoir l’air. Il s’éclaircit la gorge, figea une moue irritée sur son visage, et leva la voix.

- Si vous cherchez ce qu’il y a de plus onéreux ici, je vous conseille les fèves To’ak, importées de l’Équateur. Énonça-t-il tout haut d’une voix lasse, celle qu’il empruntait à l’époque pour parler aux clients qui pensaient faire la pluie et le beau temps dans son établissement, C’est quand même dingue, ça. Vous vous entêtez à cambrioler une pâtisserie mais vous cherchez toujours à repartir avec le tiroir caisse alors que certains ingrédients ici vous rapporteraient beaucoup plus sur le marché. Enfin, je dis ça… Ça m’embêterait quand même pas mal de m’en défaire, donc je préférerais que vous repartiez sans faire d’histoires. Merci.

Mouais.
Ça aurait peut-être été plus convainquant s’il n’avait pas ajouté un remerciement en fin de phrase. Et s’il n’avait pas trébuché sur l’un ou l’autre mot.


= = = = =
[Hors RP : Le sommeil m'échappe, du coup voici une petite réponse plus tôt que prévue. Death by sugar 1f4ab
Gaïa Karalis
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Bon. Qu’est ce qu’on cherche chez un pâtissier tueur? Du poison, bien entendu. Donc naturellement c’est par les ingrédients que je commence à fouiller, et là…ben si je risquais pas de finir cyanurée j’pense que je voudrais bien devenir cliente. Tout est propre, bien organisé, bien rangé avec les datations qu’il faut et tout. La moitié des pâtissiers de la ville ne font pas la moitié des efforts qu’il fait…sans compter ceux qui vendent de l’industriel décoré avec une pincée de sucre pour faire genre.
Enfin, être organisé ça n’empêche pas de tuer des gens. On dit même, au contraire, que les psychopathes sont très maniaques.

Pour l’instant rien de louche. A part des larmes du Bliss, mais franchement on aurait plus vite fait d’arrêter ceux qui n’en prennent pas que l’inverse…d’ailleurs je met deux petites fioles dans ma sacoche pour la route, comme commission on va dire.

“Quelqu’un approche !
-Ah, merde.
-Je le reconnais…oui, c’est lui ! Cet enfoiré est là ! J’arrive pas à croire qu’il continue son business après ce qu’il a fait…
-Trop tard pour fuir, j’vais me planquer. Et vous, euh…bah restez là en fait, y peut pas vous voir.”

J’m’empresse alors d’aller à l’étage de la roulotte, n’ayant pas d’autre choix de toute façon. Ça a l’air d’être un espace de vie…rustique, comme on pourrait s’attendre d’un exilé, mais mon regard est attiré par le bureau: ça, faudra le fouiller, des fois qu’il y ait des indices. Comme un reçu pour un produit qui n’a rien à faire dans des tartelettes chocolat-noisette. Ou même une liste de noms rayés avec écrit en rouge “ahahah je vais me venger de vous tous”, j’achète.

Cependant, dans l’immédiat…une voix masculine m’interpelle depuis l’étage inférieur, et ne laisse aucun doute quant à savoir si son propriétaire a compris que quelqu’un était chez lui ou non. Sauf si c’est un parano qui fait ça chaque fois qu’il rentre. Mais j’en doute fort.
Ma cliente spectrale me rejoint, un air terrorisé sur le visage :

“C’est terrible, il… il a une arme !
-Quel genre d’arme?
-Un rouleau…mais il a l’air très lourd.”

Quelque part, heureusement que le gars n’est pas un boucher, parce que s’il avait sortis un hachoir on aurait pas rigolé. Quoique, un bon rouleau dans la bonne matière ça doit pouvoir briser un os ou un crâne…et je suis loin d’être une experte au corps à corps. Pour être plus précise, en cet instant je m’en veux très fort parce que ça doit faire trois ans que j’ai comme projet de prendre des cours de self-defense afin d’assurer les cas comme ça, et que j’arrête pas de retarder.
Promis, si je me sors de là, je cherche un club dès demain.

…Mais pour l’instant y’a aucune sortie autour de moi, et la seule issue se trouve en bas, avec un pâtisser énervé sur la route. Je commence à descendre les escaliers en prenant un air détendu, dans l’espoir que le type soit impressioné par mon sang-froid et se dise “waouh, quelqu'un de calme dans ces circonstances? Elle doit être super dangereuse si mes menaces lui font pas peur, je devrais la laisser partir.”
…Alors que mon coeur bat à cent à l’heure.

Je me plante à quelques marches de lui histoire d’avoir de la marge s’il décide de me charger, puis lui répond d’un air le plus confiant possible :

“Nan, les fèves c’est pas trop mon truc, j’préfère la pâtisserie japonnaise en général. Puis, bon…”

Histoire de jouer à fond le rôle de la voleuse énigmatique, j’me permet de placer une cigarette entre mes lèvres et de l’allumer avec un briquet, puis expire un volute de fumée chanvrée :

“Je sais pas si je prendrais quelque chose chez vous. Après tout, vos choux à la crème ont l’air d’être une tuerie, si vous voyez s’que je veux dire. On essaye de fuir les conséquences de ses actes, Mr. Byracka?”
Frederick Byracka
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La figure qui apparu en haut des escaliers ne fut pas celle à laquelle il s’attendait, et il se trouva un peu bête, à braquer son rouleau sur une demoiselle qui descendait à présent les marches avec nonchalance. Elle lui répondit, l’air parfaitement détachée, que son cœur chavirait bien plus pour les confections originaires du pays du soleil levant. Frederick nota l’information comme si elle allait lui être utile un jour, et il hocha brièvement la tête en signe de compréhension. Après tout, tout le monde était tenu à sa propre opinion. Même les gens qui avaient tord.

Il fronça le nez lorsqu’elle tira une cigarette de sa poche et que, sans gêne, elle l’alluma.

- Non, ne… ah–. On ne fume pas dans une cuisine. Indiqua le pâtissier, l’air pincé.

La jeune femme ignora royalement sa précieuse intervention et elle lui glissa que ses choux à la crème avaient l’air à tomber, ce qui ne manqua pas de le faire sourire fièrement, Frederick ne relevant pas l’accusation derrière ses paroles. Si ça se trouvait, c’était juste une autre admiratrice anonyme, un peu trop invasive cette fois.

Son sourire perdit de sa superbe lorsqu’elle lui demanda, toujours d’un air détaché, s’il pensait que son exil suffirait à éviter les répercussions. De quelles répercussions elle parlait, Frederick n’avait pas la moindre idée. Mais une chose était sûre : elle semblait sûre d’elle. Ses yeux rouges avaient à peine cillé depuis le début de leur interaction.

Frederick sentit un frisson courir le long de son échine. Ici, il était monsieur tout le monde. Personne ne l’appelait par son nom de famille -parce que personne ne le connaissait-. D’aussi loin que ça concernait les autres exilés du coin, il était juste Frederick, le pâtissier ambulant.

Si elle l’appelait par son nom d’un ton accusateur, cela ne pouvait signifier qu’une chose. Elle devait parler de l’incident qui avait eu lieu pendant le Gala. Il n’avait jamais eu connaissance du verdict, après tout. Si ça se trouve, il était entre temps devenu un criminel en cavale.

Elle le confronta, et il tiqua légèrement. Elle avait raison : il essayait de fuir. Mais ce n’était pas chose facile, vu qu’à priori tout le monde se donnait rendez-vous pour prendre le thé dans la Stone Belt maintenant.

- Si c’est à propos du Gala, j’ai déjà dit tout ce que j’avais à dire aux autorités concernées. Répondit-il avant de froncer le nez alors que la fumée de la cigarette commençait un peu à l’irriter.

Il avait quitté BlissTown avant la fin de l’enquête, pour deux bonnes raisons. Chacune d'une importance capitale. La première était, tout simplement, que si l'on venait à apprendre la nature de son altération, il perdait à jamais sa clientèle. Quelle personne saine d’esprit avait envie d’acheter une brioche à la cannelle au type qui pouvait vous empoisonner sans le savoir ? Non, si ça venait à se savoir… il tuerait son fond de commerce.

La seconde étant qu’il voulait absolument éviter de rentrer dans le radar de l’un ou l’autre gang. Quoi de plus intéressant que d’avoir sous sa coupe un exécuteur indétectable avant qu’il ne soit trop tard ? Il était hors de question que la nature de son pouvoir s’ébruite. Il préférait milles fois être un empoisonneur raté, qu’un atout potentiel pour ceux qui se disputaient la gouvernance de BlissTown.

Nul doute que quelques illuminés du net avaient décidé qu’il était coupable de l’incident. Bon, soit, il l’était, et il l’acceptait. Mais tout le monde s’en était sorti indemne. En réalité, il avait été la principale victime de cette journée. Son porte-monnaie en avait également pris un sacré coup. Les familles des victimes s'étaient hâté de lui adresser les notes de leurs frais hospitaliers, et le pâtissier trop dépassé par les événements, de les régler dans la foulée. Après, de là à le traquer jusqu’à Stone Belt… Il fallait vraiment l’avoir mauvaise.

Mais après tout… Son histoire pouvait intriguer. Un pâtissier montant, victime d’un accès de folie soudain ? Serait-ce la faute de la vague de Bliss qui avait eu lieu à ce moment ? Ou bien était-ce prémédité ? Il venait de loin, très loin, après tout… Avait-il voulu se venger de ceux qui étaient nés avec une petite cuillère en argent dans la bouche ?

Si un fan auto-proclamé l’avait retrouvé à la seule force de son entêtement, alors une personne assez déterminée qui souhaitait s’offrir des dommages et intérêts, ou une enquêtrice en quête d’un scoop, pouvait aussi y arriver.

Il hasarda sa question suivante en se fiant à la dégaine du petit bout de femme devant lui. Sous ses airs confiants, elle aurait pu être le genre d’influenceuse en quête de réponses. Tout à fait le genre de personne qu’il n’avait pas envie de rencontrer pour le moment. D’ailleurs pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas encore fichu à la porte ?

- Si vous n’êtes pas là pour me détrousser, qu’est-ce que vous me voulez ? Et puis, vous êtes quoi, au juste. Une sorte de… blogueuse ?

Le quoi était plus important que le qui. Ils auraient tout le temps d’échanger des balivernes plus tard, tous les deux. Pour l’instant, il avait besoin de savoir ce qu’elle fichait chez lui, quel que soit son nom.
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“Regardez ce sourire quand vous avez parlé de tuerie ! Cet homme est fou !”

Patience, la fantôme.

Bon, mon numéro semble avoir fait son petit effet. A minima, j’ai capté son attention et il n’a pas encore essayé de me cogner avec son rouleau en marbre, alors c’est plutôt positif. Maintenant il allait falloir plus que ça pour lui tirer les vers du nez, mais je suis presque étonnée qu’il mentionne tout de suite le gala… quoique après tout, si c’est la seule affaire pour laquelle il se sait connu, c’est pas si surprenant.

“Je ne suis pas une blogueuse. Plutôt une…disons détective privée, qui assiste un peu la police sur les affaires qu’ils jugent secondaires.”

Après tout, je travaille vraiment avec la police…des fois. Certes pas aujourd’hui, mais il n’est pas obligé de tout savoir non plus, pis c’est mieux de faire comme si ma présence avait quelque chose d’officiel, qu’on risquait de me chercher si je disparaissais.

“Quant au gala, c’est une histoire très étrange mais c’est pas s’qui m’a motivée à étudier votre dossier. Nan, c’qui m’intéresse c’est plutôt ce qu’il s’est passé avant…”

Tout en parlant, je pianote sur mon téléphone afin de retrouver une image, sans quitter le pâtissier des yeux -au cas où-. Puis je tend le bras afin qu’il puisse voir l’écran de là où il est: on y voit la photographie d’une jeune femme aux cheveux blonds et aux yeus verts, un portrait craché du fantôme qui se trouve à mes côtés:

“Sarah Schneider, ça vous dit quelque chose? Une étudiante en littérature sérieuse et assidue, qu’on a retrouvé morte chez elle sans aucune raison apparente. L’enquête a été expédiée par faute de preuves, ayant conclut à un arrêt cardiaque spontané… à 20 ans. Une chance sur un million et c’est tombé sur elle. Mais moi, j’me demande si c’est pas plutôt son pâtissier qui lui a joué un sale tour. La dernière chose qu’elle a mangé venait de vos fourneaux, après tout.”

Je range ensuite le téléphone avant de continuer, tout en restant à l’affût des moindres faits et gestes de l’exilé.

“C’était quoi? Une expérimentation pour préparer le coup au gala?”
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Ancien patron des "Délices du Bliss", connu pour ses pâtisseries aussi divines qu'onéreuses, Frederick avait pour habitude de vivre dans l'opulence. Se considérant comme génie culinaire et visionnaire dans son domaine, il vivait pour son Art.

Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
Frederick Byracka
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Frederick avait vu assez de polars pour que la déclaration de la jeune femme lui semble pertinente. Après tout, combien de détectives pouvait-on voir dans les vieux films, la clope au bec et et l’air blasé, prendre le relai d’une Justice au pied du mur ? Ça expliquait aussi l’entrée par effraction. Les détectives privés étaient connus pour flirter avec les limites de l’égalité dans leur travail.

Elle expira une bouffée de fumée au parfum chanvré, et le considéra un moment avant de répondre qu’elle n’était pas là pour l’interroger sur le fiasco qu’avait été le Gala, mais sur un autre point, antérieur à ce dernier. Frederick cligna des yeux, passant très rapidement de soulagé à confus. Qu’est-ce qu’on pouvait bien lui reprocher à présent ?

Il fit rapidement l’inventaire de ses délits dans un coin de son esprit et termina bredouille. A moins que… Est-ce qu’il avait oublié de payer l’amende qu’il avait reçu, la fois où il s’était garé en double-file devant sa boutique ? Peut-être bien. Mais pour sa défense, il était occupé à batailler la découverte de son altération avec sa conscience, et il n’avait pas la tête à gonfler les poches des fonctionnaires au beau milieu d’une dépression nerveuse.
Mouais. Comme s’ils allaient envoyer une détective sur ses traces pour régler ce qui représentait à peine le quart des honoraires que devait demander la jeune femme.

La détective tourna vers lui l’écran de son smartphone, et Frederick regarda sans comprendre l’appareil sur lequel était affiché la photo d’une jeune femme qui devait avoir une vingtaine d’années. Une jeune femme dont il n’avait absolument pas le moindre souvenir. Il leva les yeux vers la détective, prêt à formuler son désarroi, quand cette dernière prit la parole.

Les informations qu’elle lui donna… Lui lança, avec tout le détachement du monde et dans le plus grand des calmes, le figèrent sur place. Elle n’eut pas l’air de s’en soucier, continuant son récit avec flegme, comme si elle ne venait pas de lui asséner avec quelques mots l’équivalent d’un coup de poing dans le plexus solaire.

Elle… se trompait, voilà tout. Ou alors, elle mentait. Pour quelle raison, Frederick n’en avait pas la moindre idée, mais c’était la seule explication plausible. Ou en tout cas, la seule qui ne le forcerait pas à accepter la pire des nouvelles : que ce pour quoi il avait quitté BlissTown avant que ça n’arrive, s’était déjà produit. Cette peur vagabonde lui avait apporté son lot d’insomnies, mais elle n’avait été que ça; une simple peur. Pas une réalité.

Sarah Schneider, Sarah Schneider, Sara Schneider. Non, rien n’y faisait, il n’avait aucun souvenir de la jeune femme. Il fallait dire que tellement de monde se pressait quotidiennement dans sa boutique, qu’à moins d’être un client assidu, il y avait peu de chance que Frederick se rappelle d’elle.

Si la détective disait vrai, si cette jeune femme était morte dans la fleur de l’âge, juste après avoir consommé l’une de ses créations– Frederick serra les dents.

L’enquêtrice plissa les yeux devant son absence de réaction. Une bataille se jouait dans son esprit, mais Frederick n’avait pas bougé d’un pouce. Tranchante, elle lui demanda si le décès de la demoiselle avait un rapport avec le Gala; une façon de prendre la température avant de se lancer dans le grand bain. Un petit meurtre préventif, histoire de voir s’il était prêt pour son magnum opus.

Meurtre. Le petit mot, si naturellement glissé par sa petite voix intérieure, semblait se moquer de lui alors qu’il essayait de donner du sens aux paroles de la détective.

Assommé par les accusations, il ne remarqua pas sa prise se défaire progressivement de son rouleau à pâtisserie, et il sursauta violemment en sentant ce dernier lui glisser des mains. Seuls ses bons réflexes lui permirent d’éviter de se retrouver avec les orteils écrabouillés, et il le regarda s’écraser sur le sol de sa roulotte. Ça, ça allait laisser une marque.

Abandonnant son précieux outil à même le sol, il jeta un regard à la jeune femme en attente de réponses. Il secoua la tête et s’écarta du passage avant de lui tourner le dos pour se diriger vers le comptoir de sa cuisine, lui laissant tout loisir de filer si ça lui chantait, ou de le plaquer au sol si elle comptait le livrer aux autorités. S’il avait tué quelqu’un… Qu’est-ce qu’il fichait là ?

S’appuyant lourdement contre le plan de travail, il jeta un coup d’œil à la demoiselle. Qu’elle fume dans sa cuisine si ça lui chante, qu’est-ce que ça pouvait bien faire ?

- Vous êtes sûre de ce que vous avancez ? Demanda-t-il enfin, sans confirmer ni réfuter quoi que ce soit, Vraiment sûre ? Comment vous pouvez savoir que c’est l’une de mes pâtisseries qu’elle a consommé avant de…

Il secoua une nouvelle fois la tête. Sa question était stupide, après tout. Les enquêteurs comptaient sans doute parmi leurs rangs un médecin légiste des plus compétents, ou encore un officier altéré capable de revivre les derniers instants d’une victime. Non, ce qu’il avait besoin de savoir, vraiment besoin de savoir, c’était…

- Quand est-ce que c’est arrivé ? Qu’est-ce qu’elle a mangé ?
Gaïa Karalis
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...Non, vraiment, j'ai besoin de vacances.
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Ex-élue du Bliss, d’un groupuscule sectaire aux dérives violentes dont elle n'a plus aucun souvenir grâce à la severance artificielle. Maintenant, c'est une autoentrepreneuse dont le business dépend entièrement de son altération : celle-ci est mise au services des endeuillés, des forces de l’ordre, ou en fait de n’importe qui se présentant avec une demande assez raisonnable pour les billets proposés en échange.
...A l'exception des fantômes eux-mêmes, qui payent en informations ou en services.
Gaïa Karalis
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Je ne sais pas exactement quelle réaction fallait-il attendre, mais sa réaction n’est pas celle que j’attendais. ‘Fin, si c’était vraiment un tueur on aurait pu s’attendre à ce qu’il nie en bloc, cherche à changer de sujet, se révèle et devienne violent ou...ou autre. A la place, le pâtissier a l’air choqué par les révélations, à un tel degré qu’il ne peut pas s’agir d’une comédie. Ou alors il est vraiment doué?...
Nan. Son “arme” est au sol, il me laisse toutes les ouvertures possibles si je compte fuir ou m’en prendre à lui, j’ai l’impression que ça n’aurait aucun sens de faire ça… s’il était coupable.
Et pourtant, le fantôme à mes côtés est bien réel. Ce qu’elle a vécu est une réalité. Dans quoi j’me suis foutue, encore?

Puisque le chemin est libre j’me fais pas prier pour descendre, avoir enfin la position rassurante d’être celle qui se trouve entre la sortie et le propriétaire des lieux, et non l’inverse. Concernant les questions…je me tourne vers la concernée, bien plus à même de connaître les détails que moi:

“Ça ne peut être que ça ! C’était en fin de journée, tout ce que j’avais mangé ou bu c’était mon repas de la cantine ou de l’eau du robinet, et personne d’autre n’est mort que je sache ! Après les cours j’avais faim alors je suis passée à sa pâtisserie, il devait être…18h.”

Puis, je transmets à l’homme, tout en ajoutant les informations dont je disposais déjà:

“J’en suis sûre. C’était le 21 Mars, elle est passée aux alentours de 18h, et tout ce qu’elle avait consommé dans la journée venait de sources communes: cantine, eau du robinet. Le seul produit spécifique qu’elle ait consommé venait de chez vous…elle est rentrée chez elle, a mangé votre création, puis est montée dans sa chambre. D’après le légiste, quinze minutes plus tard son coeur avait cessé de battre. La pâtisserie en question était…
-Un petit Blissy ! Ils n’apparaissent que périodiquement sur la carte et j’avais toujours rêvé d’en goûter !
-Un petit Blissy.
-Fourrage fraise.
-Fourrage fraise.
-...Non ! Caramel salé.
-...Pardon, caramel salé.”

Je jette un regard noir à Sarah. Merde, je passe pour quoi moi?

“Bref.” dis-je en regardant à nouveau le pâtisser. Il faut reconnaître que sa culpabilité paraît plausible, malgré le choc qu’il semble avoir devant ces nouvelles. Mais les concours de circonstances arrivent, ou peut-être est-ce un accident? Je ne sais pas, mais voir un inconnu dans cet état me met un peu mal.
Cependant, il faut continuer. S’arrêter maintenant serait encore pire:

“La mémoire vous r’vient? C’était peu de temps avant le gala.”
Frederick Byracka
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Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
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L’enquêtrice lui fit part des éléments de preuve qu’elle avait rassemblé et il l’écouta quasi-religieusement, triturant ses quelques neurones encore disposées à se mettre au travail pour essayer de se souvenir de cette journée du vingt-et-un mars dernier. Bon sang, il ne se rappelait déjà pas de ce qu’il avait fait trois jours plus tôt, alors comment était-il sensé se souvenir d’un évènement qui remontait à plus d’un mois de ça ?

Il porta l’ongle de son pouce à sa bouche, croquant le morceau de kératine tout en réfléchissant, une habitude née du stress. Il veillait toujours à garder ses ongles courts, travail oblige, mais n’avait pas perdu la sale manie de mordiller quelque-chose quand il était anxieux. D’habitude, il se rabattait sur un bâton de réglisse qui avait l’avantage de l’empêcher de trop serrer la mâchoire, mais à l’heure actuelle il n’avait que le bout de ses doigts à se mettre sous la dent.

C’était toujours mieux que dans son adolescence, où il se mordait la peau des doigts parfois jusqu’au sang. Travaillant dans l’alimentaire, il avait dû se faire violence pour adopter une nouvelle méthode visant à combattre son stress. Ah. S’il avait su où ça le mènerait, quelques années plus tard...

D’un point de vue temporel, les dires de l’enquêtrice se tenaient : il avait souvenir d’avoir proposé à la vente l’une de ses créations phare, un choux à la crème décliné en plusieurs saveurs, peu de temps avant le Gala. Les éditions limitées rencontraient toujours un franc succès et s’écoulaient mieux que n’importe lequel de ses desserts. Principalement parce qu’ils étaient excellents, mais également parce que l’exclusivité de ces derniers était un atout majeur pour quiconque souhaitait nourrir le contenu de ses stories sur les réseaux.

D’une point de vue purement logique, en revanche… Il écoulait toujours ses stocks très vite. C’était le jeu, pour une édition limitée. En général les foodies et autre Instagrameurs en commandaient tout un régiment, ne laissant pas grand-chose à se mettre sous la dent au commun des mortels, les forçant à retenter leur chance le lendemain (ou, tout simplement, à passer commande en amont). Comment l’étudiante aurait-elle pu acheter un Blissy alors que la pâtisserie fermait à dix-huit heures trente ? C’était impossible.

Un souvenir lui revint, comme un éclair de génie particulièrement vicieux, qui aurait attendu qu’il se fasse de faux espoirs pour les noyer. Il marmonna quelque-chose qui ressemblait vaguement à un : “Oh, non.”, se rappelant d’une scène.

Le regard résolument fixé sur un coin de la pièce, il relata l’évènement à haute voix sans vraiment parler à l’enquêtrice qui l’avait rejoint dans la cuisine. Il était clair qu’il était plus concentré sur ses souvenirs que sur ce qu’elle pouvait bien faire à l’instant.

- - - - - - - - - -

La pluie avait été torrentielle ce jour-là, comme elle savait si bien l’être au mois de mars. Elle avait apporté avec elle son lot de clients, qui s’étaient pressés toute la journée dans son humble boutique pour s’abriter du mauvais temps et repartir avec un petit carton de pâtisserie sous le bras. Il avait réalisé un excellent chiffre d’affaire, écoulant avec une rapidité alarmante la majorité de son stock. C’est là qu’elle était apparue, les cheveux trempés d’avoir couru sous la pluie en commettant l’erreur de n’avoir pas apporté de parapluie avec elle le matin en se rendant en cours.

La jeune femme avait poussé la porte de sa boutique et s’était dirigé vers le comptoir avec un grand sourire malgré ses airs de chien mouillé. Avec l’aplomb et la confiance de la jeunesse, elle avait commandé un Blissy au caramel salé… Blissy qu’il n’avait évidemment plus en réserve.

Il ne s’était pas senti le cœur de lui dire qu’elle s’y prenait un peu tard pour récupérer l’une de ses créations phares du moment et lui avait plutôt proposé de s’attabler pour se reposer de sa course sous la pluie, le temps qu’il aille vérifier dans la réserve s’il lui restait un Blissy. Elle l’avait remercié avec un grand sourire et il s’était rendu en réserve… ou plutôt, dans son atelier de préparation. Il n’était pas à la tête d’une grande enseigne, avec plusieurs employés à sa charge : il n’avait pas, à proprement parler, de réserve.

Ce qu’il avait, en revanche, c’était des préparations qui n’attendaient plus qu’à être assemblées pour le lendemain. Les choux n’attendaient qu’à être fourrés demain à l’aube, et la crème reposait au frais. La préparation du caramel ne lui prendrait pas trop de temps, et s’il pouvait renvoyer l’étudiante chez elle avec un sourire plutôt qu’une moue dépitée, il n’allait pas râler pour une casserole en plus à nettoyer. La plonge aussi faisait partie de son quotidien.

C’est le baume au cœur qu’il prépara la commande de la jeune femme, ajoutant quelques larmes de Bliss à la crème fouettée pour lier les saveurs sucrées salées de la petite pâtisserie, et l’emballant soigneusement dans un petit carton qu’il lui porta avec un sourire complice.

Frederick savait textuellement que s’il s’était pointé à l’avant de la boutique avec le Blissy entre ses mains, les quelques clients encore présents se serraient empressés de lui en commander d’autres. Et autant ça lui faisait plaisir de refaire la journée d’une jeune étudiante, autant il avait une boutique à faire tourner et la fermeture approchait à grands pas.

Prenant soin de porter son précieux cargo bien droit, elle paya avant de s’éclipser sur la promesse de revenir le lendemain pour tester un Blissy à la fraise. Frederick avait prit note d’en laisser un dans l’arrière boutique pour le lendemain, et lui avait souhaité une bonne soirée. Elle n’était jamais repassé, et il avait simplement pensé qu’elle avait été trop occupée -parce qu’il était hors de question de penser qu’elle n’avait pas aimé son dessert-.

Sauf qu’elle ne l’avait pas été; trop occupée. Elle avait simplement été…

- - - - - - - - - -

Il secoua la tête, relâchant son ongle meurtri de sa prison d’émail. Sa voix s’éteint et un silence de plomb s’installa dans la roulotte. S’il y en avait eu, on aurait entendu les mouches voler. Mais en l’état, on entendait plutôt la respiration un peu plus rapide du pâtissier qui vrillait intérieurement. Il avait été certain que la vague de Bliss qui s’était produite pendant le Gala avait été à l’origine de son pouvoir. C’était faux. C’était faux, et qu’est-ce qui lui disait que Sarah était sa première victime ? Ou sa dernière ? Des enfants passaient à la boutique avec leurs parents après l’école–!

C’était sa faute. Sa faute, sa faute, sa faute.

- Ça vous dérange si je…, Essaya-t-il avant de gesticuler en direction de la chaise qui campait à côté de la table où il mangeait, Je vais juste…

Sans plus d’explication, il se dirigea vers l’assise pour s’y laisser tomber. Ses coudes trouvèrent un appui sur le rebord de la table et il enfouit ses mains dans ses cheveux, reposant à moitié son front sur ses paumes.

- C’était pas sensé… Le Gala devait…, être le seul incident, ne parvint-il pas à finir, reprenant du début, Je, j’ai– Compris pendant le Gala que j’avais rendu les gens malades, mais je ne savais pas que je pouvais… Pas au point de– C’est pour ça que je suis parti. Le Bliss–

Ses paroles étaient confuses, mais vous l’excuserez, il passait de victime à meurtrier, et c’était un peu difficile à avaler. “Ah ! Comme son croquembouche l’avait été pour les invités du Gala.” La pensée morbide lui arracha un rire nerveux.
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Silencieuse, j’écoute attentivement l’histoire de l’homme accusé de meurtre, ne détachant mes yeux de son visage que pour interroger l’étudiante du regard pour qu’elle confirme ou infirme les détails qui la concernaient. Parfois, elle semble réfléchir, comme perdue dans ses propres souvenirs… mais chaque élément de la version donnée par le pâtissier se voit validé d’un hochement de tête, sauf les parties qui concernent la préparation du Blissy.

“Il ment, il a dû empoisonner ma part pendant l’assemblage. Ne croyez pas à son manège, sinon dans cinq minutes il vous offre à boire et vous finirez comme moi !”

Ce scénario est envisageable, oui, mais…je n’y crois pas. L’homme paraît sincèrement dévasté par cette nouvelle, et puis ce regard…confus, perdu, comme si tous ses repères venaient d’imploser en même temps sans crier gare. J’ai vu nombre de personnes s’effondrer à cause des choses que leurs apprenaient les défunts, ou simplement en découvrant avec stupeur le sort qui était arrivé à un proche dont ils n’avaient plus de nouvelles. Voire certains fantômes eux-mêmes, quand ils n’avaient pas réalisé leur état. Ce n’est pas une expression qu’on peut imiter. Mais encore une fois, cela ne change rien au fait que l’âme de Sarah Schneider se tienne à mes côtés…et l’histoire que Frédérick raconte ne fait que confirmer les faits.

N’ayant plus le besoin ni le coeur de continuer ce rôle de justicière accusatrice, j’éteins ma cigarette du bout des doigts, avant de la jeter dans la première poubelle qui croise ma route.
C’est donc avec mon attitude naturelle que je viens m’asseoir à côté de l’artisan du sucre, et reprends la parole d’un ton se voulant apaisant:

“Je comprend bien que cette nouvelle doit être…difficile à gérer, si vous venez réellement de l’apprendre. J’en suis désolée, vraiment. Mais cette fille a été empoisonnée par un produit sortant de vos fourneaux, d’une manière ou d’une autre, et à l’heure actuelle ses parents ne savent toujours pas ce qu’il s’est passé. Ils devront se contenter de la conclusion bâclée d’une enquête jugée sans importance si on ne fait rien.”

Putain, j’ai l’impression d’enfoncer le clou à aborder les choses comme ça. Mais pour l’instant, autant éviter de lui dire que c’est sa victime elle-même qui est venue en quête de réponses et un peu de vengeance. Un choc à la fois.

“Le Bliss. Vous parlez du Bliss, qu’est ce qu’il a à faire là-dedans?”
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Depuis la découverte de son Altération, il a choisi l'exile pour continuer à exercer sa passion sans vivre dans la peur constante d'empoisonner quelqu'un.

Le problème, c'est qu'il lui est bien difficile de trouver des ingrédients de qualités là où il se trouve à présent... Et il faut avouer qu'il peine un peu à se mélanger aux reclus de la société qui ont fait de Stone Belt leur terrain de chasse.
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Elle éteignit sa cigarette, le geste résonnant comme une fin en soi. Il en avait fini avec ses explications et elle avait obtenu ce qui se rapprochait le plus d’un aveu (parce que s’en était un); elle n’avait donc plus rien à tirer de lui. Son travail était terminé et Frederick n’avait même pas le cœur de lui en vouloir d’avoir fait voler en éclat sa petite vie tranquille… Enfin, tranquille pour un exilé.

L’observant se diriger vers lui, il se demanda s’il était sensé lui tendre les poignets pour qu’elle y passe des menottes avant de le trainer jusqu’au commissariat le plus proche pour le balancer au premier employé de Juniper pas encore parti en pause déjeuner. Attendez, les détectives privés n’étaient pas habilités à réaliser des arrestations, si ? Enfin bon, pour ce que ça changeait à sa situation.

Elle le surpris néanmoins en se glissant sur la chaise en face de lui, adoptant une voix plus douce qui le crispa encore plus qu’il n’était déjà. Il aurait voulu lui siffler de lui parler normalement, et pas comme à un enfant. Pas comme à un criminel auquel elle espérait peut-être tirer d’autres informations. N’était-elle pas là pour prendre sa confession, et s’arrêter à ça ? Qu’il s’avoue coupable ne lui suffisait donc pas ?

Il accusa le coup lorsqu’elle évoqua les parents de la demoiselle, se demandant, morbide, s’il ne valait pas mieux qu’ils soient tenus hors de la confidence. Une intervention divine, un coup du sort que personne n’aurait pu voir venir, était sans doute plus facile à accepter que d’apprendre que votre enfant serait encore de ce monde s’il n’avait pas croisé la route de la mauvaise personne.

Son interrogatrice rebondit sur ses dernières paroles, et Frederick passa une main sur son visage avant de presser ses paumes brièvement contre ses yeux. Il en avait trop dit, mais ne trouvait pas la force de s’en vouloir. Deux mois s’étaient écoulés depuis qu’il avait fuit Starcadia, trois mois depuis le Gala. Autant de temps durant lequel il n’avait pipé mot sur sa condition, expérimentant les limites de cette dernière par ses propres moyens, se rendant malade plus de fois qu’il n’avait jugé bon de compter. Dire qu’il aurait pu crever en testant les effets de son altération.

Le Bliss s’était vraiment foutu de sa gueule avec son pouvoir. Vraiment, si ses mains ne tremblaient pas rien qu’à l’idée qu’il puisse penser à jeter les fioles de larmes de Bliss qu’il conservait religieusement à l’étage, il les aurait écrabouillé sous ses talons depuis longtemps. Et elle lui demandait ce que le Bliss avait à voir là-dedans ?

- Tout. Répondit-il en reniflant, sa décision prise.

Il n’en avait jamais parlé à personne. Premièrement, parce qu’il espérait sincèrement s’en sortir par ses propres moyens, en s’éloignant de la ville et en taisant l’influence de cette dernière sur son être. Deuxièmement, parce qu’il n’était pas vraiment du genre à avoir le type d’amis à qui il pouvait se confier. Et quand à l’idée de se rendre à la Justice… Si c’était pour finir condamné à la Severance, il préférait mille fois l’exil. La cuisine, c’est tout ce qu’il avait, et son crime y était si intimement lié, qu’il serait utopique de penser qu’on lui accorderait de poursuivre sur cette voie.

- Jusqu’à peu, j’avais les yeux bruns. Dit-il lentement, Ça se vérifie facilement, sur les anciennes photos que vous trouverez sur les réseaux. J’y ai pas vraiment fait attention, au début.

Il se passait trop de choses étranges à BlissTown pour qu’il s’inquiète d’un changement si infime. Certaines personnes se couchaient entièrement humaines et se réveillaient avec des ailes de perroquet, alors il s’était estimé heureux.

- C’est arrivé le même jour où elle m’a rendu visite, Sarah Schneider, sa première victime, Je pensais que c’était juste une altération physique, rien de plus. Et puis, pendant le Gala, j’ai compris que ce n’était pas le cas.

Parfois, il se demandait si le Bliss n’avait pas tout simplement jugé bon de le punir pour les fois où, coincé à l’orphelinat dans son adolescence, il l’avait prié, puis maudit, de lui accorder une altération permettant de changer sa vie. Une vendetta personnelle de la part de l’entité, qui avait attendu de le voir arriver aux portes du succès par ses propres moyens pour lui offrir sa bénédiction et le faire dégringoler de son piédestal.

- Je ne sais pas comment ce… pouvoir Et il avait vraiment du mal à l’appeler de la sorte, fonctionne. Je sais juste qu’il… Je ne sais pas trop comment l’expliquer… réagi à mon humeur ? Plus mes émotions sont fortes, plus la consommation de ce que je prépare est dangereux… Que je sois de bonne humeur ou pas. Tous les aliments que je touche se retrouvent contaminés, quoi que je fasse. Et non, porter des gants ne sert à rien, j’ai déjà essayé.

Entre autres solutions plus incongrues les unes que les autres. Il passa une nouvelle fois une main sur son visage, offrant un sourire dérisoire à la jeune femme posée en face de lui.

- Plus je suis détaché de ce que je fais, moins les effets sont importants, mais ils sont toujours présents. Après tout la cuisine, c’est un métier de passion. Il soupira longuement avant d’ajouter, Quand à moi… Si j’achète un repas tout prêt, le simple fait de le passer au four est suffisant pour que cette saleté d’altération considère ça comme de la cuisine, et je me retrouve à me sentir mal. C’est pour ça que je suis parti. Ici, loin du Bliss, je peux vivre sans faire de mal à personne et continuer d'exister.

Il balada ses bras devant lui, englobant l’espace où ils se situaient.

- J’ai pas choisi ce métier pour la gloire qu’il apporte. J’aime juste ce que je fais, et je suis doué dans mon domaine. Expliqua-t-il avec une pointe de frustration, Je vous jure. Je vous jure que si j’avais su ce dont j’étais capable, je l’aurais renvoyée chez elle sans rien lui vendre.

Reposant ses mains sur le bord de la table, il ferma les yeux un instant.

- Dites-moi, miss détective, Souffla-t-il en croisant son regard, Qu’est-ce que j’aurais pu faire autrement ?
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