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Jouer sur Blisstown

BlissTown, mutation carcérale bâtarde de Las Vegas, microcosme en plein coeur du Désert du Nevada. Construite à l’image des ambitions des plus grands entrepreneurs du monde, la ville et ses alentours sont le résultat de tout l’isolement que l’argent peut acheter. Ici, même le climat est maîtrisé par un miracle surnaturel appelé Bliss dont seule Ceres semble percevoir les contours. Être un BlissTownie, c’est un statut unique au monde. Un art de vivre pour certains, une malédiction pour beaucoup. Une culture de l’éphémère, un attachement toxique à une ville qui étouffe ses enfants tout en les propulsant dans un univers où tout va trop vite. Au milieu de cet environnement en mutation permanente offrant à ses enfants des capacités qu’ils n’ont jamais demandées s’affrontent les ambitions, les recherches de liberté et les soifs de vengeance. A chaque nouvel événement étrange et parfois désastreux, les questions pleuvent. Pourquoi tout le monde reste dans cette ville-expérience où l’influence des gangs s’étend un peu plus chaque jour ? Quelle nouvelle bizarrerie réserve-t-elle à ses habitants ? Mais surtout : qu’est-ce que le Bliss, et que faire de ce terrifiant cadeau du destin ?
Chapitre ILe phénomène Eleanor
Actualités HRP
20.04.2023

Un sujet de foire aux questions a été créé pour regrouper les questions du discord.

10.04.2023

Ouverture du forum, allez lire le message d'introduction !

@Blisstown Whispers

Il paraît qu’un sous-sol supplémentaire est apparu sousl’ancien Caesar Palace en l’espace d’une nuit, après le grand“boum” que tout le monde a entendu.

@SinistreDoggo

Je suis passé devant un bâtiment qui n'était pas là hier. Il est immense, noir et semble être en construction depuis des années. Mais personne n'a jamais vu qui travaille dessus.

@AidenMystery

Je suis allé dans un parc qui était fermé pour la rénovation. Pourtant, j'ai entendu des rires et des cris d'enfants. En me retournant, j'ai vu des jouets bouger tout seuls.

@SkyeTheExplorer

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Eva Wolffhart

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Zelkov

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Instabilités du Bliss

On constate des disparitions, et beaucoup d'admissions à la clinique ...

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Y'en a qui bossent ici !

Gaïa Karalis
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Ex-élue du Bliss, d’un groupuscule sectaire aux dérives violentes dont elle n'a plus aucun souvenir grâce à la severance artificielle. Maintenant, c'est une autoentrepreneuse dont le business dépend entièrement de son altération : celle-ci est mise au services des endeuillés, des forces de l’ordre, ou en fait de n’importe qui se présentant avec une demande assez raisonnable pour les billets proposés en échange.
...A l'exception des fantômes eux-mêmes, qui payent en informations ou en services.
Gaïa Karalis
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Qu’on soit bien clairs : J’adore mon métier. Il est unique, gratifiant, assez peu de stress, je gère à mon propre rythme...et y’a pas de concurrence, à part des arnaqueurs. Mais des fois, la seule chose qui me retient d’étriper un client c’est le fait que même mort je serai pas débarassée de lui.
…Et accessoirement l’argent qu’il me doit.

Prenons ce cher Henry Jenkins, petit cadre de Jupiter, avec qui je suis actuellement en consultation. Sa femme Clara est malheureusement décédée l’année dernière. Alors généralement, quand un veuf vient me voir c’est pour avoir une dernière discussion avec sa défunte épouse, même si c’est par intermittence. Cela les aide à faire leur deuil, à vrai dire tous ne croient pas vraiment à cette histoire de fantômes mais qu’importe, cela leur fait du bien -bon, il y a aussi ceux qui ne parviennent pas à faire leur deuil, mais ce sera pour une autre histoire-.

Mais non, ce qui chagrine Mr Jenkins, c’est le testament de sa femme qui mentionne que la majorité de ses biens reviennent à sa famille et non à lui. Et donc depuis une semaine, il vient me voir tous les jours se plaindre auprès d’elle afin de lui faire changer ce fait. J’ai bien essayé de lui dire que légalement, elle n’y pouvait plus rien, mais… je crois qu’il me voit comme une de ses secrétaires, en fait. Tout juste bonne à lui passer les messages, à qui on ne demande pas l’avis.
Et du coup, tous les jours depuis une semaine, je dois participer à une engueulade de couple post-mortem en tant qu’hôte de l’accusée.
C’est fatiguant, mais il y a quelque chose qui m’empêche de juste l’envoyer bouler…

“Hum… Mr Jenkins? Oui, non, là c’est moi qui parle. J’veux pas interrompre quelque chose d’aussi important hein, mais il va être 17 heures et j’ai d’autres consult-
-Eh bien décalez-les ! Je vous prend une heure de plus, payée double.
-Vous êtes sûr? Parce que vous me devez déjà le double sur le créneau 16h-17h.
-Oui, oui ! Vous savez quoi? Je vous réserve toute la soirée, pour le triple de vos honoraires si vous arrêtez de nous interrompre !
-Comme vous voulez.”

…Hum, ça doit être ça. Mécaniquement, je met à jour le planning depuis ma tablette,  reprend une gorgée de thé Gingembre/Bliss histoire d’être mieux synchro avec la Mme Jenkins qui partage ma conscience, puis ferme les yeux…
Et c’est reparti.
Cardinal
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Cardinal
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Deux semaines.
Ça faisait deux semaines que sa voisine de pallier a-do-ra-ble pleurait entre deux engueulades au téléphone, et qu'à cause de la fatigue, elle n'avait plus la force de faire des muffins pour lui en refiler avant qu'il ne parte à l'université.
Alors il avait sorti l'attirail de situations sérieuses: ample veste en laine tartan rouge pétard, petite chemise bien repassée et chaussures brillantes comme neuf. Un peu grandes mais c'était un détail. Son père lui avait toujours dit qu'à grandes occasions, un homme devait soigner son apparence pour gagner la première bataille, celle des préjugés. Ce fut qu'ainsi fièrement vêtu le Cardinal était sorti en ville mener son enquête.

Il n'était pas du genre à fouiner dans les problèmes des autres pour le simple plaisir de les confronter à ces derniers et voir leur visage déconfit -non, il n'était de ces sadiques là. En revanche, la justice, ça, ça lui importait. Et pallier son manque de sucre.

Après quelques jours à s'informer sur sa cible et le stalker sur les réseaux sociaux, il avait fini par décider que confronter la source de ses pro- la source des problèmes de sa voisine résoudrait la situation plus rapidement. Et rien de plus simple, l'homme avait une certaine routine : sortie du boulot vers 15h30, direction Boulder Town, et retour chez lui vers 19h. Et ce fut ainsi que le jeune Cardinal se retrouva à ouvrir une porte d'un coup de pied et à se fendre avec tout son aplomb :

MONSIEUR JENKINS ! Arrêtez d'harceler madame James !

Il avait répété la scène.
Un bon paquet de fois.
Et après cet interlocution charismatique, le Jenkins devait se confondre d'excuses, pleurer de toutes les larmes de son corps, aller s'excuser et boom, sa voisine retrouvait le sourire et les muffins étaient de retour.

Cardi avait juste oublié de se poser quelques questions comme : qui voyait-il quotidiennement à heure si tardive ? Une maîtresse ? Un parrain de la mafia ? Pire, la Llorona ?

Alors seulement il fit attention à l'endroit où il avait débarqué. Déjà l'entrée était suspecte mais le salon tout de violet revêtu jurait atrocement avec son rouge écarlate. Et enfin ses yeux tombèrent sur la femme en présence de monsieur Jenkins... Il glapit. Écarquilla les yeux.

OMG. Attendez, vous êtes NOSTR-

Le reste finit dans un gargouillement à moitié étouffé alors qu'on l'attrapait par le col. Soulevé tel un chaton pris à jouer dans la litière, le Cardinal s'agita, paniqué. Carnet, crayons et téléphone tombèrent par terre.

Petit merdeux, tu m'bouscules et tu te barres sans t'excuser ? grogna un bonhomme à peine plus musclé que lui.

Bon. Il avait peut-être manqué de discrétion.
Gaïa Karalis
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Un instant.
Un instant de flottement parcourt mon cabinet de consultation -ou du moins, la cave réaménagée pour ça- après que le jeune homme ait fait son entrée…fracassante. Quelques secondes s’écoulent alors, jusqu’au moment où l’invité surprise pose ses yeux sur moi et semble réaliser quelque chose… mais n’a pas le temps de formaliser qu’un autre type rentre et se met à le secouer.
Puis, il y a comme un déclic. La fantôme qui partage mon être réalise quelque chose, et je n’ai pas le temps de réagir qu’elle a déjà prit le contrôle:

“Attends… encore cette madame James?!”

Je/elle tourne la tête vers son ex-mari qui est encore sous le coup de la surprise, puis se redresse et s’approche de lui d’un pas ferme:

“Je croyais que tu ne lui parlais plus ! Que c’était juste une de tes employées ! Ah, t’as pas perdu ton temps après ma mort, hein !
-Non, attends, je-
-SALAUD !”

Puis elle gifle Mr. Jenkins de toutes ses forces. De toutes mes forces.

“De toute façon ça a toujours été pareil avec toi !” S’exclame-t-elle, levant mon bras pour lui en remettre une…et elle aurait réussis si je n’avais pas repris le contrôle de ma main gauche juste à temps pour intercepter ma main droite.

“Lâchez-moi !!
-On va peut-être arrêter ici, hein?
-NON ! Je vais le-”, et au prix d’un effort considérable de volonté, Mme Jenkins est expulsée de mon corps, “...tuer !”

Bon. Crise 1, résolue. Maintenant, Crise 2. J’me tourne alors vers l’entrée, pointant du doigt le dernier arrivant…qui s’avère être l’un de mes voisins: “Vous, là ! Sortez ! C’est un lieu de non-violence ici !
-Mais ce sale gosse m’a-
-J’AI DIT DEHORS.”

Non sans lâcher un grommellement, le type laisse tomber celui qu’il tenait, puis lui lâche un regard de “On s’reverra gamin”, avant de sortir. Je me tourne ensuite vers mon client, un sourire navré au visage: “Désolée, je-
-Hon-teux ! m’interrompt-il, la main sur sa joue rougie par la baffe précédente, “Vous l’avez laissée me frapper volontairement, j’en suis certain ! Non, je crois même que cette histoire de fantômes n’est qu’une immense arnaque que vous utilisez pour vous moquer des gens ! Soutirer leur argent à de pauvres gens comme moi !”

Sidérée, je le regarde se diriger vers la sortie, furibond. Avant d’emprunter la porte qui aura vu bien du monde passer en si peu de temps, il se retourne et me pointe du doigt d’un air accusateur: “La prochaine fois que vous entendrez parler de moi, ce sera en présence d’un avocat, arnaqueuse !”

…Et enfin, le calme revient dans ma cave. Il ne reste plus que l’inconnu aux cheveux teintés de rouge, celui qui a été le déclencheur de tout ce bazar. Les mains sur les hanches et un air sévère sur le visage, il est temps d’entendre ce qu’il a à dire pour sa défense:

“J’espère que vous avez une très bonne explication pour avoir interrompu une consultation et m’avoir fait perdre mon plus gros client. Ça vous arrive souvent, de mettre un coup de pied dans les portes des gens? Vous savez combien ça coûte?!”
Cardinal
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Cardinal
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Alors qu'il s'en allait en pétard, Cardi balança au Jenkins un de ses crayons (qui le loupa) en lui criant :

Et oubliez pas de vous excuser au près de madame James ! Sinon j'vous retrouve !

Mais bien vite un grand sourire satisfait vint s'afficher sur son visage. Il avait réussi à faire avancer la situation en un claquement de doigts et il était certain, les muffins seraient bientôt de retour ! Puis l'autre dame avait eu tellement de charisme que le gros musclé était parti sans demander son reste. Non vraiment, il avait peut être une carrière qui s'ouvrait à lui. Il allait saluer la propriétaire et s'en aller puis...

Vous savez combien ça coûte ?!

Cardinal déglutit.

Je vous promets, j'ai rien cassé, elle marche encore regard-

Un sinistre grincement retentit dans le cabinet alors que la porte branlante peinait à tenir sur ses gonds. Nul doute qu'elle tomberait d'ici quelques minutes.

Je... Il joignit ses deux mains devant lui. Je vous promets que je vous rembourserai la casse aussitôt que possible madame !

Pour le moment, ce n'étaient pas ses quelques économies qui lui permettraient d'honorer sa promesse ; il était après tout en recherche de travail donc ça lui donnerait une motivation de plus... Il manqua de glapir quand la porte tomba à côté de lui.

Si je peux me permettre, ce n'est pas très prudent d'avoir une porte si facile à enfoncer dans le coin... Surtout si vous êtes bien madame Nostragaïa ? On sait jamais quels tarés peuvent être fan sur les réseaux sociaux... déblatérait-il en fuyant son regard tout en ramassant ses affaires.

La gêne et le stress déliaient sa langue plus sûrement que l'alcool, déjà qu'il était d'un naturel bavard. Mais les minutes passant n'arrangeraient pas la situation si elle ne l'interrompait pas...
Gaïa Karalis
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Est-ce que je suis sincèrement en colère, ou est-ce que c’est un reste de madame Jenkins qui est restée dans ma tête? Après tout, j’étais en semi-trance quand le garçon est entré, alors peut-être que j’ai imaginé la brutalité qu’il a fait subir à la porte de vieille cave?
…Néanmoins, quand cette dernière tombe dans un grand fracas, le doute est levé. Et la remarque qu’il se permet derrière !... J’ai envie de le baffer, et cette fois c’est bien moi !

Mais une minute…

“...NostraGaïa? Tu me connais?”

Bien sûr, pour que mon business si spécifique ait une chance de marcher, la présence et l’activité sur les réseaux sont des critères mandatoires. Déjà que c’est pas simple de démontrer la véracité de mes pouvoirs, si en plus je me faisais discrète… ma petite affaire aurait coulé depuis longtemps.

Mais ce “madame NostraGaïa” sonne bien trop respectueux pour quelqu’un qui serait venu se moquer de moi. Et si le même jour je perdais à la fois un client, une personne qui me prend au sérieux, et ma porte… ce serait une sacrée défaite.

“Attends, attends… c’est bon, pas la peine de t’enfuir.”

Prenant une pose plus détendue, je viens alors soulever la porte pour la “poser” dans son cadre, histoire, de…euh, je ne sais pas vraiment. Faire comme si elle était encore là, si on regarde de loin?
Et puis, d’une certaine façon il n’a pas tort. Mon local n’est à la base qu’une vieille cave que je suis parvenue à acheter à son ancien propriétaire, qui n’en avait pas l’utilité. L’achat, et tout l’aménagement m’ont coûté un bras: un prêt saignant à la banque que je regrette à chaque virement mensuel. Car il n’a pas suffit à couvrir tous les travaux… dont le remplacement de cette vieille porte qui doit dater de l’époque où cet endroit était encore Las Vegas.

“J’avais commencé à économiser pour la changer de toute façon, alors avec ça peut-être que l’assurance va se bouger pour m’aider?”

Bon, ça aurait été bien plus simple si Mr Jenkins avait payé sa consultation. C’est pour ce genre de raisons que j’hésite à changer ma politique, demander le règlement au début et non à la fin…

Bref, je me retourne vers l’inconnu: “Mais ma question reste la même. Qu’est ce qui t’a pris de faire ça? J’ai…une vague idée de qui est madame James, grâce à la femme de monsieur Jenkins, mais c’est vague.”

…Pourquoi est-ce que je me mets à le tutoyer?
Cardinal
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Il n'avait pas attendu l'autorisation explicite de la propriétaire pour prendre place là où il y a quelques minutes encore, le Jenkins avait posé son popotin. Cardinal hochait la tête docilement à tout ce qu'elle disait, au fur et à mesure que l'adrénaline retombait au profit de l'admiration pour la figure qu'il avait en face de lui.
Elle n'était pas encore une star des réseaux sociaux mais ce n'était qu'une affaire de temps et de chance. Elle avait cette aura de mystère et d'atypique pour attirer le chalant, et cela supporté par une bonne stratégie de communication, et bien il ne serait pas étonné qu'elle puisse avoir quelques sponsors bientôt.

Ouep je suis assez activement les personnalités de Blisstown sur Twitter, et vous êtes la seule médium qui a a l'air sérieuse si vous voulez mon avis, madame. Il décocha son plus mignon sourire. Du coup, impossible que je vous reconnaisse pas ! Et donc je suis très honoré de...

Il s'installa un peu plus confortablement dans le fauteuil. Comme pour se forcer de ne pas se reprendre dans un flot incessant de paroles. Alors sans cesser de l'écouter, il laissait promener son regard sur le sobre mais élégant cabinet de consultation. Il était carrément à l'image qu'il s'était fait de la jeune femme au travers de ses réseaux sociaux : ambiance feutrée mais moderne, assez de décoration pour qu'on se dise qu'il est fréquemment visité mais ça reste propre. Ordonné. Professionnel.
Son attention revint à la medium.

Qu’est ce qui t’a pris de faire ça? J’ai…une vague idée de qui est madame James, grâce à la femme de monsieur Jenkins, mais c’est vague.

Madame James, c'est ma voisine ! Et quand elle est triste, elle ne fait plus de muffins ni de gâteaux pour son voisinage et... Bah je suis étudiant donc vous imaginez que c'est sacrément cool d'avoir un goûter gratos. Il hochait la tête. Du coup bah j'ai mené ma petite enquête et ça m'a mené là.

Il leva des yeux plein d'étoiles vers la jeune femme, peinant à cacher son excitation.

Par contre je m'attendais pas à ce que ça me mène devant la grande NostraGaïa ! Héhé faut croire que je suis chanceux.

Cardinal était en train d'envisager de la meilleure manière de lui demander un selfie pour ses réseaux, ou peut être un autographe ? Ou les deux ? Ou mieux....
Gaïa Karalis
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Eh bah merde… jamais j’aurais imaginé que j’avais des fans. Enfin, au moins un, déjà. Des clients qui s’abonnent pour garder mon contact sous la main, des curieux qui viennent zieuter ma page ou s’en moquer…là oui. Mais ça? Non, jamais. A la base j’étais juste venue sur ce réseau pour faire ma promotion, à défaut d’un site internet invisible au milieu de la toile et des arnaqueuses qui n’ont même pas le Bliss. Bon, puis au final j’me suis mise à déblatérer tout et n’importe quoi dessus comme tout le monde mais ça c’est une autre histoire.

Retournant à ma place pour faire face au jeune homme comme s’il était un client, j’ai une p’tite pointe de fierté accompagnée d’un sourire à être appelée “la seule médium qui a l’air sérieuse”, ah ! Donc il y a bien des gens capables de discerner les vraies des marabouteuses du Dimanche, bonne nouvelle ça !

Mais ce qui m’amuse le plus, c’est la raison qui l’amène ici.

“Alors tout ça, c’est pour une histoire de muffins? J’suis pas sûre que les assurances acceptent ça… Bah, je trouverai bien un truc à leur dire. Les jeunes membres de gangs un peu violent, ça manque pas, par ici. Du coup oui, j’imagine que c’est plutôt sympa d’avoir des pâtisseries gratuites...enfin, non, je n’imagine pas vraiment puisque je n’ai jamais été étudiante ! Le Bliss avait d’autres projets.”

Non, quand le Bliss m’a bénie, j’y ai tout de suite vu une opportunité. Une voie à suivre. Et comme le diplôme de Spiritisme ça n’existe pas…bah j’me suis lancée.

“Oh, pardon, selon l’humeur j’déblatère mon discours de zélote comme une élue du Bliss. Quoi qu’il en soit, c’est plutôt bien ce que tu as fait pour cette madame James. La…méthode est peut-être discutable mais les bons samaritains manquent par ici. Même ceux dont la motivation est d’oeuf et de sucre.” j’ajoute, avec un petit rire.

Par réflexe, ma main attrape une cigarette de ma poche tandis que l’autre attrape le briquet de la poche opposée. Normalement j’évite en consultation, mais comme là j’suis plus ou moins en pause… mais avant de l’allumer j’ai comme un flash: “Ah, mais je t’ai même pas demandé ton nom. Ni offert un verre. Tu veux boire quelque chose? J’ai de l’eau et…”

Mon regard zieute la petite table de verre devant moi.

“...Tu aimes le thé au gingembre?”
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